(recopie d'un article)
Le secrétaire aux affaires étrangères britannique, David Miliband, a estimé, jeudi 15 janvier, que la "guerre contre le terrorisme" était une notion "équivoque et erronée" qu'il fallait repenser. Ces propos, à moins d'une semaine du départ de la Maison Blanche de George W. Bush, constituent une critique implicite de la stratégie lancée par le président américain dans la foulée des attentats du 11-Septembre et donc de celle de son plus proche allié, la Grande-Bretagne.
Dans une lettre au Guardian, M. Miliband écrit que le concept de "guerre contre le terrorisme" a donné l'impression qu'il s'agissait d'un ennemi transnational, personnifié par Oussama Ben Laden et Al-Qaida. "La réalité est que les motivations et les identités des groupes terroristes sont disparates", poursuit Miliband. "Plus on met ensemble les groupes terroristes et plus on établit les lignes de front comme une simple lutte binaire entre modérés et extrémistes, ou entre le bien et le mal, plus on fait le jeu de ceux qui cherchent à unifier des groupes ayant peu de choses en commun."
La formule implique également que la réponse adéquate est essentiellement militaire, remarque Miliband. "Mais comme le général américain David Petraeus me l'a dit, ainsi que d'autres en Irak, la coalition ne peut pas se sortir militairement des problèmes d'insurrection et de luttes intestines dans le pays", écrit encore le chef du Foreign Office. "Seule la coopération entre Etats pourrait anéantir les réseaux terroristes."
De l'avis du diplomate britannique, les gouvernements doivent répondre au terrorisme en "défendant l'état de droit et non en l'outrepassant". L'administration Bush a été vivement critiquée pour son traitement des suspects de terrorisme dans le centre de détention militaire de Guantanamo, à Cuba. "Nous devons respecter nos engagements envers les droits de l'homme et les libertés civiles, dans nos pays et à l'étranger. Telle est de toute évidence la leçon de Guantanamo, et c'est pourquoi nous nous réjouissons de la volonté du président élu Barack Obama de fermer cet endroit."
Londres doit achever cette année son retrait d'Irak, et dispose de plus de 8 000 soldats en Afghanistan où la lutte contre les taliban s'est fortement intensifiée depuis un an. Miliband doit prononcer jeudi après-midi en Inde un discours développant son point de vue. Il s'exprimera dans la ville de Bombay, où une série d'attaques a fait 179 morts en novembre.