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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 10:15

Sur les sites du PS et de l’UMP on peut trouver les projets de ces 2 partis pour les prochaines élections. Ce sont des documents assez longs. C’est l’analyse de ces documents qu j’entreprend.

Cette analyse n’utilise pas un axe partisan, mais un axe de « logique formelle ». Autrement dit, sauf erreur, je n’indiquerai jamais que je suis pour ou contre telle ou telle proposition : cela ne m’intéresse pas de l’écrire et sans doute vous n’êtes pas intéressé de le lire.

Ces « projets » sont des documents écrits. Ces documents évoquent les « intentions » ou « propositions » des partis. L’enjeu logique est de considérer que si le parti en question gagne les élections, il mettrait en œuvre une politique qui ira dans le sens du projet. Si on voit les élections comme un contrat, ces projets sont les clauses du contrat. L’un des contractants est le partie l’autre est l’électorat. L’électorat « paye » le contrat par son vote majoritaire. 

Cette vision contractuelle peut sembler excessive. Pourtant, elle est sans doute dans la logique démocratique. L’électorat doit pouvoir voter « en connaissance de cause ». Il faut reconnaître que notre démocratie de fournit pas vraiment de moyen de « suivre » le contrat. Ainsi, si le gagnant ne respecte pas son projet, il est difficile de mettre en évidence ce « non respect » et il n’y a pas de véritable sanction (si ce n’est assez tardivement par un vote négatif, mais cela signifie que le vote mélange à la fois le passé et le futur - il n’y a pas de notion de quitus). 

Si l’on examine maintenant les clauses du contrat (les projets), il faut bien reconnaître que c’est loin de correspondre à des clauses « objectives ». En effet, ces projets mélangent différents types de thèmes. 

-          Des engagements. Ce sont des actions qui dépendent essentiellement du pouvoir conféré par l’élection. C'est-à-dire que la mise en œuvre ou non relève principalement de l’élection. Si le candidat s’engage à cela et qu’il ne le fait, c’est qu’il a changé d’avis ou qu’il a menti. En tous les cas, il a trompé. Ces engagements doivent pouvoir se « mesurer », c'est-à-dire que l’on doit pouvoir trancher si l’engagement est tenu ou non. Il y a très peu d’engagements dans les projets.  

-          Des objectifs. Ces sont des « ambitions ». L’atteinte de ces objectifs va dépendre de la conduite d’une politique et « l’adversité ». L’adversité, cela peut être la conjoncture, les états étrangers, les pouvoirs locaux (région, département, syndicats, entreprises,…). Si le candidat n’atteint pas l’objectif qu’il s’est fixé ce n’est pas forcément parce qu’il mentait. L’échec en la matière c’est soit de « l’incompétence », soit du mensonge. En général, les objectifs sont chiffrés et datés. Il y a peu d’objectifs dans les projets 

-          Des directions. Cela consiste à évoquer en termes généraux, vagues et ambigüs ce que l’on va faire. Il sera impossible de déterminer si la direction est tenue ou non. C’est le contenu essentiel des projets. Cela donne la « couleur » à ses projets. Du point de vue de l’analyse, on ne peut pas en faire grand-chose. Il est en effet assez difficile de mesure a posteriori si la politique suivie dans le futur correspond à la direction. On peut éventuellement pointer une contradiction complète. Je vais développer la métaphore de la direction spatiale, en 2 dimensions, il y a 360 degrés. Si je dis « on va aller au sud », vous pouvez comprendre que la direction sera entre -15 et +15 degré de part est d’autre du sud. Pourtant si je vous conduis à l’est-sud-est avec 1 degré au sud, ma direction peut encore être considérée comme valide. Voilà pour la métaphore. Imaginer maintenant que l’on a  200 dimensions et qu’il n’exite pas de repère bien établis comme « Sud ».    

-          Des généralités de principe. Elles sont généralement erronées.

-          Des constats sur l’existant. Toujours discutables. 

Par exemple, tout ce qui concerne l’Europe dans les 2 projets est à ranger dans les « directions ». En effet, le président de la république Française n’a pas le pouvoir de « dire » la politique européenne. Il peut tenter de l’orienter. Généralement, cela rencontre peu de succès.

Que l’on trouve (enfin !) des orientations européennes dans les élections françaises est une bonne chose, car ce n’est pas dans les élections européennes que l’électorat a les moyens de s’exprimer sur le sujet. Par contre, il ne faut pas vendre de la « poudre aux yeux ». Les orientations devraient être présentées avec plus de modestie. En pratique, il faudrait mieux décrire une méthode : comment agir avec nos partenaires européens ? Comment obtenir l’adhésion ?

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