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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 08:45

Je suis un peu utopique. Je cherche ici à analyser cette utopie. Je vais tenter une formulation. En résumé, cela donne : « la croyance en la rationalité, sa puissance, ses bienfaits. » 

 

La rationalité parce que malgré tout, l’être humain est capable de raisonner ; d’être logique. La rationalité aussi parce que l’histoire nous montre que le monde extérieur est « intelligible » et non pas purement cahotique.  

 

La puissance de la rationalité. Agir comme un fou cela peut parfois être payant, mais sur le long terme, les démarches claires, réfléchies sont généralement gagnantes. 

 

« Les bienfaits de l’action rationnelle ». Aïe. C’est sans doute ce point qui est le plus utopique. D’abord, je précise que « bienfait » se comprend du point collectif (= de l’humanité »). Cette utopie est donc une utopie politique. Elle consiste à croire que l’utilisation massive (voire exclusive) de la démarche rationnelle est la clé pour que les choix politiques soient « au mieux ». 

 

On remarque qu’une telle utopie va à l’encontre d’une « théorie du laisser faire ». Ainsi, une démarche purement libérale intégriste qui abandonne à des forces inhumaines (le marché) la conduite de la société estime que le « meilleure choix » ne vient pas d’une décision rationnelle (humaine) mais d’un équilibre collectif qui est dehors du champ du rationnel.

Dans un autre cadre, l’évolution des espèces n’est pas « rationnelle ». Elle est le produit des circonstances : la loi de l’évolution des espèces est une description du modèle de cette évolution. Elle permet de rendre intelligible cette évolution : elle n’était pas écrite avant. L’évolution naturelle n’a pas de but, elle n’est que contingence : la question du bien et du mal est hors sujet à son propos. Elle ne saurait donc être qualifiée de « bienfaisante ». 

 

J’emploie le mot « bienfait ». Il mérite précision.

Les être humains, de façon individuelle ou collective sont amenés à faire des choix. Choisir entre « A ou B ». La capacité du langage permet de décrire les choix A et B, leur caractéristiques. La capacité rationnelle permet de trouver leurs contraintes et leurs conséquences. Par contre, la classification dans la case « avantage » ou « inconvénient » ou bien « positif ou négatif » ne va pas de soi.

Parler de « bienfait collectif » (croire que cette chose a un sens, une existence) c’est déjà une croyance. Je crois que ce bienfait collectif peut être trouvé par une démarche rationnelle. Du fait de l’aspect collectif cette démarche présente nécessairement une caractéristique statistique. De façon primaire, c’est par exemple compter les personnes qui optent pour A et celle qui optent pour B et choisir le choix majoritaire. Mais c’est vraiment très primaire. Il y a un nombre très important de point à prendre en compte (qui vote, que faire des votes nuls, qui choisit la question et les options A et B,…). Il faut tenir compte du périmètre de la question (est –elle générale ou ne s’applique –t-elle qu’à quelques personnes ?) Il ne semble pas illogique de pondérer les « voix » selon, que la personne est concernée ou non ou bien selon son degré de connaissance du sujet (est-il vraiment raisonnable de confier une part du choix à quelqu’un qui ne connaît rien au sujet ?). Cette approche rationnelle de la détermination du choix « optimum » est à ma connaissance largement inexplorée pour l’instant. 

 

Finalement, on peut décomposer en 2

-          Croire que la démarche rationnelle permet de conduire de façon efficace des actions permettant le progrès.

-          Croire que la démarche rationnelle permet d’identifier les choix à faire dans le respect d’un « optimum rationnel collectif ».

L’utopie c‘est surtout le second point.

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