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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 09:09

J’approfondis encore un thème qui me semble important. Cela porte sur la source du pouvoir, le contrôle, les institutions.

Il me semble que le principe sous-jacent à toute organisation de la société (au sens large) est de permettre une évolution positive. Je vais tenter d’expliciter ce charabia.

 

Prenons l’exemple des espèces biologique. Il existe un principe qui guide leur évolution : « le principe d’évolution des espèces ». C’est le moteur essentiel de cette évolution : il n’est pas « piloté ». L’évolution est ce qu’elle est : il n’est question ni de bien ni de mal en la matière.

Transposons maintenant le problème à l’évolution d’une « société humaine » (L’humanité ou plus modestement, la société française). Ce n’est pas le principe d’évolution des espèces qui s’applique ici.  Lorsque j’évoque l’évolution de la société humaine, ce n’est pas d’évolution biologique dont il s’agit, mais de l’ensemble des questions qui relèvent du champ politique (les droits et devoirs, les interdits, la fabrication des biens, l’utilisation des ressources, …). L’humanité est constitué d’êtres humains : ces êtres humains ne sont pas complètement inconscients, il est possible de tenter de piloter cette évolution.

La première question qui peut se poser est la suivante : malgré le fait qu’il soit possible de piloter cette évolution, faut-il le faire ? Une approche vraiment libérale déshumanise ce pilotage. Ainsi, le libéralisme économique remet le pouvoir entre les mains d’une force aveugle : le marché (il s’agit là d’un authentique libéralisme et ce marché n’est pas manipulé par quelques potentats). Il y a peu d’authentiques libéraux. Les superstitieux ont tendance à remettre les choix dans le hasard, à la providence. Il y a peu d’authentiques superstitieux, le credo est plutôt « aide toi, le ciel t’aidera ». En définitive, en tant qu’être humain, il parait difficile d’abandonner cette tentative. De façon très majoritaire, l’opinion générale est de vouloir piloter l’évolution de la société humaine. Les limites de ce pilotage sont sans doute très nuancées mais on peu considérer que ce sont des choix de pilotage et non une remise en cause du choix de piloter.

Nous avons donc affaire à une société humaine et à son évolution dans le temps. Je pose le problème d’un point de vue « cybernétique ». Il se trouve alors que nous avons des inputs de pilotage. Ces inputs de pilotage ne sont pas la seule force d’évolution de la société : il y a les contingences (la nature, les lois sociologiques, le hasard ?). Par contre, ces inputs de pilotage sont les seuls sur lesquels nous (les êtres humains) avons prise. La question essentiel est alors : comment faut-il régler ces inputs de pilotage ?

C’est là qu’intervient ma réponse : le principe sous jacent est de permettre une évolution positive. Il reste encore à expliquer la notion d’évolution positive et finalement la notion de « principe sous jacent ».

La notion « d’évolution positive » est sans doute le contexte le plus délicat. Nous constatons une société qui évolue. Le problème revient à mesurer cette évolution et à trouver son orientation. Rien n’oblige cette mesure à être monodimensionnelle : en pratique, les indicateurs de l’état d’une société humaine comporte de nombreux paramètres. La notion d’orientation est vue fréquemment comme unidimensionnelle. Ceci revient à tracer un axe dans l’espace des paramètres et à considérer que les valeurs des paramètres doivent aller « dans ce sens ». Cette représentation est peu être trop schématique. Rien n’interdit de définit une fonction d’évolution sur l’espace des paramètre et d’imaginer que cette fonction présente des « maximums locaux » : dans ce cas il n’y a pas d’axe privilégié. A coté de ce problème « technique », la question de fond est de déterminer comment construire cette « valeur d’évolution ». On peut croire que c’est du bon sens et que cela « va de soi », les faits prouvent le contraire.  C’est donc un problème ouvert. Je suppose pour la suite que ce problème est résolu.

La fonction d’évolution étant définie, on peut juger si (localement) une évolution va dans le bon sens ou non. On peut remarquer qu’une évolution locale à court terme peut être négative mais que dans la durée, elle redevienne positive (franchir un creux pour retrouver un sommet plus élevé). Le principe sous jacent à l’évolution est le feed back entre cette évolution constatée et les inputs de pilotage. Si l’évolution va dans le bon sens c’est que les inputs sont plutôt bons et peuvent être conservés. Si l’évolution va dans le mauvais sens c’est que les inputs sont plutôt mauvais et doivent être modifiés. C’est l’équivalent du principe de sélection naturelle. Le problème est que le nombre de paramètres de l’état d’une société est très important et que le nombre d’input de pilotage l’est aussi. Il est donc délicat de « tout remettre en cause à chaque fois » pour un « petit problème ». De plus ce n’est pas parce que l’évolution va dans le bon sens qu’elle est optimum. La démarche analytique qui consiste à « isoler » une partie du problème peut s’appliquer mais elle est forcément limitée. En effet, une société humaine est un système dont les composants sont en interaction : la technique de décomposition finit par perdre son sens. L’ajustement fin des inputs de pilotage est donc un autre problème ouvert.

 

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