L’affaire de la faillite de l’Etat grec a donné lieu à beaucoup d’interventions dans les média. Pourtant, tout cela reste mystérieux.
Tentons d’y voir clair.
Je laisse de coté les arrières pensées concernant la situation des finances de l’Etat français.
Quels sont les faits (à ma connaissance).
L’Etat grec (comme quasiment tous les Etats) est en déficit structurel depuis de nombreuses années. Mais en part de PIB (ce qui permet un ratio comparatif) il est exceptionnel (120% de dettes et 12% de déficit). En valeur net, cela reste faible (comparer au gouffre états-uniens).
L’autre spécificité porte sur la sincérité des comptes.
Comme tout débiteur, il emprunte sur le marché à des acteurs qui veulent bien lui prêter. Faisant partie de la zone euro, cela se passe en Euro. L’Euro reste une monnaie « sûr » qui a peu de chance de se dévaloriser fortement à court ou moyen terme. Le phénomène grec n’ayant pas assez de poids.
Il se passe que les financiers ont des doutes sur la capacité de l’Etat grecque à rembourser. On ne saurait leur donner tort pour plusieurs raisons.
- Tout d’abord, on a assez reproché à ces créanciers de financer des gens insolvables ce qui a causer la crise de 2008/2009.
- Il faut bien mettre une limite (ces créanciers sont déjà bien engagés).
Ceci se traduit par une prime de « risque » sur les emprunt de l’Etat grec. Cela paie le risque de contrepartie (et non le risque de change car c’est de l’euro).
D’autre part, le système monétaire étant ce qu’il est, il est normal que les débiteurs remboursent et que les créanciers ne soient pas floués. Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un Etat que cela devrait être différent.
L’Etat grec se trouve donc face à une spirale infernale dans laquelle se situe bon nombre de débiteurs.
Mais, le fait est que tout cela est complètement de sa responsabilité (de sa faute). Et c’est lui qui doit agir.
On site souvent que c’est « la faute à l’euro ». Examinons ce qui se passerait s’il y avait encore la drachme grecque.
Il y aurait alors une dévaluation de celle-ci par « création monétaire ». Ceci permettrait à l’Etat de rembourser. Par contre, les nouveaux emprunts auraient des taux encore plus élevé (par ajout du risque de change).
Toutefois, cette dévaluation permettrait de rétablir une balance commerciale (faciliter les exportations) donc de faire progresser l’économie donc d’améliorer la situation budgétaire de l’état grec. Au final (à condition de retrouver un équilibre), la Grèce sortirait de cette impasse avec une monnaie bien plus faible, des nationaux grecques bien moins riches (en pouvoir d’achat par rapports aux non-grecs) et une économie assainie.
Donc l’euro empêche cette solution (l’euro a sans doute dans le passé éviter des micro crises pour la Grèce).
La présence de l’euro n’empêche pas que c’est bien ce résultat final qu’il faudra atteindre.
L’Etat devra équilibrer son budget par augmentation de ces ressources et diminution de ces dépenses (le tout en euro). Ces hausses d’impôt vont appauvrir les grecs (par rapports aux autres, car si elle est globale et équitable, ils resteront en position de richesse équivalente les uns par rapport aux autres). La diminution des dépenses va pénaliser ceux qui en bénéficiaient. Il serait logique qu’en premier lieu, cela concerne les dépenses externes (importation de matériel militaire par exemple).
Si l’Etat grec possède des actifs (ce qui est probable), il pourrait aussi se désendetter en les vendant (peu importe à qui).
De toute façon, il faut un remède de cheval.
Là, j’en reviens à la situation française et l’irresponsable légèreté de nos politiques qui laissent notre déficit se creuser d’année en année (sauf étrangement la gauche sous Jospin).
Car, oui, la situation grecque peut arriver (et arrivera) à la France.
Le seul pays qui pour l’instant est hors du jeux sont les USA.
Là, je vais citer une blague. « quand tu dois 10 000 euros à ton banquier c’est ton problème, quand tu lui en doit 1 milliard, c’est le sien ».
Ce qui cause la spécificité des USA
- Le dollar (du cout pas de risque de change, il dévalue comme bon lui semble).
- Le montant du déficit (personne n’a intérêt que cela ne valle plus rien, personne ne veut que cela s’arrête).
- La puissance mondiale, le fait d’être les plus fort (on peut s’y réfugier si cela se passe mal ailleurs).