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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 17:29

L’affaire « Jean Sarkozy » est l’illustration d’un mal endémique de la société française actuelle : le népotisme. Le fait d’être « fils de » (ou fille de) semble être le sésame pour réussir. Ce constat semble partagé assez largement.

 

Je ferais d’abord 3 remarques de « périmètre ».

Tout d’abord, si la prise de conscience se fait jour depuis quelques années, il est probable que cette situation ne soit pas vraiment nouvelle. En la matière, il s’agirait plutôt d’avoir une vision « graduée » : la situation serait aller vers « un peu plus de népotisme ». Il est évident qu’un tel « népotisomètre » est à construire.

Ensuite, il est douteux que ce soit là une situation purement française. Même les pays anglo saxons ne me paraissent pas à l’abri du phénomène. Il est probable qu’il prend une forme particulière selon la « culture » des pays.

Enfin, la réduction à l’aspect « filiale » me semble réductrice. Je pense que c’est qui est en jeu c’est bien le phénomène de cooptation des connaissances. Ces connaissances peuvent être familiales, mais ce n’est qu’un cas particulier de l’appropriation des pouvoirs par la nomenclatura. En étendant le concept il me semble plutôt que c’est bien le traditionnel phénomène de classe qui est à l’œuvre. A la limite, ce népotisme constitue un rétrécissement de la classe favorisée et c’est peut être cela qui est le déclencheur des cris d’orfraies (le quidam moyen, n’a pas les moyens de crier son indignation).

 

Ceci étant précisé, examinons le fond de la question. De quoi s’agit-il ?

De donner un « coupe-file » à une personne du fait de ses relations (fils de, filleul de, ami de, membre de,…). Le coupe-file est un privilège qui lui permet de doubler tous les autres candidats potentiels dans la file d’attente (et qui pourraient prétendre « légitimement » à parvenir au bout de la file).

Je pense que les personnes « uniques » sont rares et je crois que la quasi-totalité des postes sont légitimement accessibles par un nombre important de personne. J’emploie « légitimement » ici dans le sens ou la personne est apte au poste, elle a la capacité à le remplir et dans l’hypothèse où elle l’obtiendrait, ses résultats seraient au moins dans la moyenne admissible.

J’observe aussi que les parachutés dans ses postes sont au mieux dans la moyenne, qu’ils ne surperforment jamais et qu’ils sont parfois la cause de catastrophe. En conséquence, ce « pistonnage » sans être systématiquement catastrophique est globalement « sous performant ».

Bref, en plus d’être immoral, inéquitable, le phénomène est inefficace.

C’est bien évidement du fait d’un comportement de type mafieux et par pur intérêts personnels que ce phénomène existe et perdure.

 

Enfin, il faut en venir à la question fondamentale : qui donne le coupe-file ?

Il est entendu que celui qui reçoit le coupe-file peut difficilement le rejeter et qu’il est tolérable qu’il le demande. Ce n’est donc pas lui qui est essentielle en cause. C’est bien le « détenteur du pouvoir ».

C’est là qu’apparaît 2 classes de situation.

Une première se situe dans la sphère privée. Le pouvoir en question appartient un individu. C’est surtout la richesse personnelle qui est dans ce cas. Il n’est pas anormal que cette personne dispose à son gré de son pouvoir. Par exemple, la nomination d’un fils de famille à la tête d’une entreprise familiale n’a rien de scandaleux.

Mais la très grande majorité des cas se situe dans la sphère publique. C'est-à-dire qu’à un degré plus ou moins fort, il n’y a pas de raison a priori de donner des privilèges. Seule l’efficacité devrait compter. Il devrait y avoir appel d’offre et dépouillement impartial (« scientifique »). Evidemment, cela est une utopie. Généralement, la décision revient à une personne qui momentanément « a ce pouvoir » et qui en use (et en abuse) à son gré. Au-delà du cas Jean Sarkozy, au-delà des cas de parachutages, c’est bien cette situation qui est scandaleuse.

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