La cohésion d’un groupe humain n’est pas une chose qui va de soi. L’enjeu et la difficulté dépendent de l’effectif (un clan, un tribut, une nation) et de la possibilité « d’aller voir ailleurs » ou non.
Si la cohésion est remise en cause, qu’est-ce qui peut se passer ?
Premièrement, c’est la possibilité de délitement, la perte d’unité, la dispersion. Ce sera plus facile pour un petit groupe qui se scindera et ira « s’installer ailleurs ». Pour une nation coincée dans ses frontières et dont l’effectif dépasse le million d’individu, c’est la perte d’unité qui est jeu. Avec cette perte d’unité, c’est une perte d’efficacité, une faiblesse vis-à-vis de ses « voisins, concurrents, partenaires ».
L’autre possibilité, c’est la violence. Meurtres privés, brigandages (corruption, système mafieux), guerre civile. Rien de très réjouissant.
S’il y a bien une chose qui relève du politique, c’est bien cela : assurer la cohésion de l’entité. Ce n’est pas particulièrement simple : les forces centrifuges sont nombreuses (individualisme, corporatisme, régionalisme, sectarisme,…)
C’est un enjeu très ancien. J’ai lu que de nombreux ethnologues et paléontologues estiment que depuis très longtemps maintenant, c’est l’être humain qui est le principal danger (prédateur) de l’être humain. C’est assez sérieux pour menacer l’espèce ou tout au moins la coexistence du clan (qui était un élément nécessaire à la survie des individus de l’espèce). Bref, le caractère « sociable » et « politiques » des êtres humains seraient une adaptation évolutive.
Il de meure qu’elle est sans doute taillée pour des relations « de village » où les gens se connaissent et que les enjeux de coexistence mondiale auxquelles nous devons faire face sont d’une tout autre ampleur.