On cite (pas forcément de façon erronée) les états unis comme le « pays de la liberté ». On en vient rapidement à la notion de liberté d’entreprendre.
Il apparaît toutefois un conflit au sein du concept de liberté.
A supposer que l’on s’en tienne à la liberté des individus, il est clair que leur liberté d’action finit par se marcher sur les pieds (d’où « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui »).
Au-delà de cela, il y a une dissymétrie lié au pouvoir. Prenons par exemple le pouvoir lié à la propriété. Si X est très riche, achète toute les terres et interdit l’accès à Y. Alors Y n’a plus de liberté d’aller et venir (en fait, il n’a plus la liberté d’être quelque part). Sans aller à cette extrémité, il est clair que le droit de propriété restreint la liberté (des autres). Le précepte général n’éclaire guère où situer cette limite. Si l’égalité exacte semble hors d’atteinte, l’équité semble un bon guide. Le possédant doit être limité.
A y regarder de plus près, le droit de propriété n’est qu’une convention. Ce droit donné à X n’est que la reconnaissance par les « non X » de ce droit. Il n’y a rien de sacré, de transcendantale, d’éternel, « d’écrit dans les astres », ou de métaphysique là dedans : rien que du pragmatisme.
En effet la notion de propriété a semblé (et semble encore, mais pour combien de temps ?) le concept le plus pratique pour clarifier la répartition des ressources à la disposition des êtres humains.
J’ai pris en exemple la propriété «foncière ». Ces réflexions s’étendent évidemment à toutes les ressources. On peut aussi étendre cela aux autres formes de pouvoir.
En pratique, la structure de propriété/pouvoir est inégalement répartie et très pyramidale : une multitude de miséreux, un petit cercle de nomenclatura, et une zone de transition en pyramide. Cela semble avoir été vrai dans tous les groupes numériquement nombreux et partout. Les exceptions apparaissent dans des sociétés tribales de faible importance numérique.
On peut voir cela comme « l’ordre du monde » ou comme la malédiction de l’humanité. Si je devais avoir une utopie, ce serait de lancer un programme de recherche pour comprendre pourquoi cette « loi sociologique » s’impose et comment il serait possible de la neutraliser.
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