J’ai déjà fait un calcul que le besoin mondial d’énergie nécessitait 25 millions de grosses éoliennes et 0,05% de la surface Terrestre. Refaisons ce calcul pour la France
On estime le nombre d’heure de fonctionnement d’une éolienne par an : 2500 h
Une éolienne de 100 Kw produit 200 000 kWh/an soit 2000 h de fonctionnement.
Une grosse éolienne (80 m de diamètre) a « besoin » d’environ un hectare. Elle a une puissance d’environ 2 MW. Elle produit donc environ 5 000 000 000 Wh = 18 E12 J
Le besoin français d’énergie est environ Eh = 6 E+18 J (un gros centième du besoin mondial).
Pour couvrir ce besoin avec uniquement des éoliennes de ce type, il en faudrait donc :
6 E18/ 18E12 = 500 000.
Elle consommerait 500 000 d’ha soit 5 000 km2. Cela représente 1% de la superficie de la France.
Sur http://www.pensee-unique.fr/ondit.html, il est dit qu’il faudrait 400 000 éoliennes (ce qui correspond) et 25% du territoire (ce qui ne correspond pas).
Il est vrai que dire qu’une éolienne de ce type utilise 1ha est discutable. Strictement, l’empiètement au sol est moindre. Par contre, on peut aussi considérer qu’il faut de l’espace entre les éoliennes, et que leur concentration est bien moindre que 1/ha=100/km2. Ce chiffre de 25% indique-t qu’on ne peut en placer que 4 par km2 ? Cela me semble peu. Je pense qu’il y a une erreur ici.
L’occupation du territoire peut se traduire par 3 chiffres
- La part d’empiètement. C’est en gros 0,1% du territoire
- La part de « paysage défiguré ». Là on peut l’estimer à 10%.
- La part d’espace encombré (autour de l’éolienne, il ne peut y avoir que de la culture). C’est le 1%
Tout cela est très important, mais un tel déploiement est réaliste.
Par contre, en posant le problème au niveau français, il apparaît un problème important : celui de le « rencontre » entre le besoin d’énergie et sa production. Il arrive en effet des périodes où aucun vent (ou presque) ne souffle sur la France. Et comme il n’est pas question de rester en panne pendant ce temps là, il faut bien piocher de l’énergie ailleurs.
Il y a l’approche financière pour laquelle « il n’y a qu’à inventer » un marché et acheter de l’énergie à ce moment là (éventuellement avec des contrats d’anticipation et tous les mécanismes sophistiqués qu’est capable de produire le monde de la finance). Ceci passe obligatoirement par une surcapacité importante. Cette surcapacité utilisera des technologies différentes, réactives : la combustion de gaz de fuel ou de biomasse.
L’autre approche est l’approche technique. Cela passe par l’interconnexion à très grande échelle. Idéalement, cela se ferait au niveau mondial. Comme, il y a toujours du vent qui souffle quelquepart, on pourrait toujours satisfaire la demande.
En pratique, c’est un mixe qui intervient. D’autre part, le cocktail de production énergétique n’est pas uniquement éolienne et inclue l’hydraulique et le nucléaire.
Je ne suis donc pas d’accord avec la réponse « illusoire » à la question « il faut à tout prix développer l’énergie éolienne dans notre pays ». Ma réponse serait « c’est un complément dont la proportion doit monter ».