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7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 16:35
Etre ou ne pas être Charlie.

Le slogan "je suis Charlie" a eu le mérite d'être court et simple. Il a connu un succès mondial. Mais, il a l'inconvénient d'être ambigu. Que veut il dire ? Je ne suis pas sur qu'il veuille dire exactement la même chose selon les porteurs de pancarte.
D'ailleurs je me suis immédiatement senti mal à l'aise avec ce slogan. Je n'ai pas arboré de pancarte...

Car, la liberté d'expression, le refus du crime, de l'importation d'une guerre, de la bêtise,... Tous cela est OK.
Il se trouve que je goute guère à l'humour de Charlie Hebdo, que je ne suis que très modérément en phase avec l'engagement du journal. J'imagine ne pas être le seul. Cela se saurait si l'hebdo réunissait des millions de lecteur.

Et puis tout à coup, il est apparu que certains disaient "je ne suis pas Charlie".
Je passe raidement sur cas de tel chroniqueur du New York Times, pour qui c'était un aveu de sincérité car il rapportait qu'il lui était impossible (et à beaucoup de ces confrères) de faire preuve d'autant de liberté d'expression. Cela était plutôt pour déplorer ce que je résume par "la censure du politiquement correct".

Car c'est surtout dans un contexte musulman que le "je ne suis pas charlie" fait débat.
Evidemment, il y a toujours des provocateurs. Ce n'est pas la peine de s'y arrêter. Mais les autres ?

Tout d'abord, il est heureux que le "je ne suis pas Charlie" puisse s'exprimer. C'est bien le moins lorsque l'on défend cette liberté d'expression.
Cette dénégation peut correspondre au malaise que j'ai exprimé plus haut. Elle peut aussi contenir le fait que Charlie ait pu être offensant. Il n'y a aucune raison d'avoir beaucoup d'empathie avec quelqu'un qui nous a insulté. Est-ce Charlie a insulté ou non les musulmans ? Il semble que le jugement du tribunal français ait considéré que non. Mais cette interprétation n'est pas nécessairement partagée. D'ailleurs, au delà des musulmans, le journal s'est attaqué à toutes sortes de groupes.
Au non de la liberté d'expression, je considère que c'est un droit, mais au non de la liberté tout court, tout le monde a le droit de ne pas le lire. Avant l'attentat, c'était facile car l'hebdo n'a qu'une faible diffusion. D'ailleurs il a fallu la provocation d'un intégriste pour diffuser (et transformer) les caricatures de mahomet danoise dans les pays musulmans. A ce demander qui est le blasphémateur dans ce cas là ? Celui qui écrit ou celui qui diffuse ? Pour moi, c'est le second : il y a une vrai responsabilité à rapporter et colporter (pire à déformer) les propos d'autrui.

Donc, voici deux "je ne suis pas Charlie" tout à fait légitime.

Par ailleurs, l'attentat s'est produit en même temps qu'une agression contre la police et contre des juifs. On pourrait aussi ajouter contre des musulmans. Et certains sont réticents au slogan parce qu'il n'y avait pas que Charlie.

Je laisse les extrémistes terroristes qui se réjouissent de l'attentat. Ils ne sont évidemment pas Charlie. Quoiqu'ils semblent tellement fous qu'il peuvent dirent le contraire.

Il y a enfin un groupe important qui disent en résumé "cet attentat est inadmissible mais ils l'ont bien cherché. Ils ont offensés, ils auraient du être empêché de le faire. Donc, je ne suis pas Charlie". On trouve cela dans les pays musulmans (surtout) et dans les écoles de France.
Il est important de l'entendre.
Il est important de rester ferme.
C'est tout de même le fond de la liberté d'expression.
Ce sujet est grave, car il porte en germe une possibilité de conflit. Mais il ne faut pas céder. Il importe de rappeler ou de faire savoir quelques éléments.
1 Le prosélytisme religieux en général et musulman en particulier est une offense pour les non croyants. Toutefois, c'est en accord avec cette liberté d'expression que cela est toléré.
2 La liberté d'expression s'accompagne de la liberté de ne pas écouter.
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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 15:41

Les différentes interventions actuelles sur la transition énergétique m’agacent. Cette arlésienne est considérée comme le « graal » : ce serait la solution à tous nos maux. Le concept est particulièrement flou (et quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup) et surtout, j’en entends parler depuis une bonne dizaine d’année sans rien voir venir.

 

Qu’en est il donc ?

 

Je commencerai par remarquer que l’Humanité a déjà connu des transitions énergétiques.

 

Il y a celle du XIXème siècle (approximativement) qui a fait passer de l’énergie animale (+ humaine + éolien + hydraulique + bois) au charbon. Cela a surtout concerné le monde occidental (et toute la population n’en a pas bénéficié au même niveau). Elle est à la base de la « première » révolution industrielle. Cela concerne les transports (chemin de fer et bateau à vapeur), le chauffage (au charbon), la construction (acier), et accessoirement l’éclairage (électricité venant en partie du charbon).

Dans le détail, cela n’est pas si net car le charbon était déjà utilisé avant et les autres énergies ont continué à l’être après (et à croitre par exemple pour l’hydraulique). Mais il apparait clairement qu’il y a eu un boom de l’énergie disponible (en valeur absolue et en J/habitant) et que cela a été possible grâce à l’accroissement de l’utilisation du charbon.

 

Si l’on remonte le temps, on peut aussi évoquer une transition lors de la domestication animale (cheval, âne et bœuf surtout)  voire lors des avancées technologiques (voilier, moulin à eau, moulin à vent). C’est plus diffus dans le temps et l’espace.

 

Une seconde transition a eu lieu au milieu du XXème siècle (après-guerre en France) qui a fait passer au pétrole (et accessoire au gaz). La transformation industrielle est moins quantitative que qualitative. En pratique, c’est surtout l’essor de l’automobile individuelle (et aussi de l’avion). Chauffage et éclairage sont encore moins chers et les appareils électriques apparaissent.

 

J’ai connu, comme les gens de ma génération, une troisième transition qui a eu lieu en France aux alentours des années 70. Elle a été motivée par les chocs pétroliers et la dépendance énergétique. Les différents pays du monde n’y ont pas répondu de la même façon, mais en France cela a été une véritable transition. Les changements sont les économies d’énergie (limitation de la vitesse, isolation des bâtiments, amélioration des processus industriels) et le passage à l’électricité d’origine nucléaire (en place du fuel et du charbon). Malgré les avis des pisse-froids, cela a été un succès. Aujourd’hui, nous sommes (en France) sur cette base.

 

Alors que serait une nouvelle transition énergétique en France ou dans le monde ?

 

Commençons par la France.

Il est question de nouvelles économies d’énergie. Cela est sans doute possible, mais l’avancée principale a déjà eu lieu. Par exemple, les voitures sont passés d’une consommation moyenne de 14 l/100km à environ 7. Les progrès laissent entrevoir des gains pour aller vers 3 l/100km.

En ce qui concerne les isolations thermiques, le parc des bâtiments n’est plus dans la situation des années 70. Des décennies de travaux d’isolation appuyés à coup de réduction d’impôt d’une part et la construction de millions de logement respectant des normes de base d’autre part sont passés par là. Je suis assez sceptique sur la réalité des gains liés à la mise en œuvre de normes HQE. Par exemple, lorsque que l’on a un double vitrage, quel gain apporte un triple vitrage ? Surtout lorsque l’on met en œuvre un VMC simple flux qui rejette consciencieusement à l’extérieur l’air chaud intérieur que l’on a soigneusement isolé.

Bref, ce volet « économies d’énergie » me donnent l’impression de revenir en arrière.

Il est aussi question de la voiture électrique. Je précise que je parle de voiture électrique et non de voiture hybride. En effet un moteur hybride n’est que le raffinement d’un moteur thermique de façon conférer à celui-ci une efficacité moyenne plus importante et n’a donc rien d’une transition. Une voiture électrique est par contre un changement important. Là aussi, on revient dans le passé puisque la première voiture à avoir dépassé 100km/h était une voiture électrique. Si l’Histoire de l’automobile a abandonné cette filière c’est bien parce qu’elle n’était pas efficace. Et les caractéristiques des modèles actuelles (malgré un vingtaine d’années de développement) montrent bien que le système n’est pas performant. Il faut encore ajouter que l’électricité n’est qu’une forme d’énergie intermédiaire et que la voiture électrique n’est qu’un aspect de la question : quelle serait la source d’énergie ?

Je crois comprendre que la transition énergétique s’applique aussi au nucléaire (cela n’est pas clair). Si c’est le cas, il faut donc trouver une solution pour à la fois fournir le surplus d’énergie demandée par les nouveaux besoins (par exemple voiture électrique) et pour compenser la diminution de la production d’électricité d’origine nucléaire. Que serait-ce ?

On évoque l’éolien. Là, la technologie est mûre et le système réellement compétitif. J’ai fait un calcul il y a quelques années. La transition (totale) demande la construction d’environ 25 millions de grosses éoliennes ainsi que le dimensionnement adéquat du réseau électrique. Je n’écris pas cela pour réfuter l’idée : cela me semble dans le domaine du possible. J’écris cela pour signifier l’enjeu. Ce n’est pas la mise en œuvre de quelques centaines d’éoliennes par an qui répondra au problème. C’est bien cet absence d’éléments chiffrés qui me navre dans le « débat » sur ce sujet.

On évoque le solaire. En l’occurrence, en France métropolitaine, c’est une impasse. L’éolienne photovoltaïque ou thermique ne répond pas au besoin. Etant donné le besoin d’investissement dans l’éolien, il faut trancher et supprimer le gouffre de subvention qu’il représente.

On évoque la géothermie. C’est une source d’énergie réelle, mais couteuse et pas si durable que cela. C’est une solution de niche.

On évoque les différentes formes de biomasse (bois, déchet, biogaz, bio carburant,…). Ceci est acceptable à condition de ne pas pénaliser la production alimentaire et faire monter les prix. Il y aurait là une source de revenu pour le monde agricole. Malgré tout, cela ne répond au besoin global (ce n’est pas pour rien si la révolution industrielle a fait passer du bois au charbon et que les forêts européennes ont pu s’accroitre après cela).

Bizarrement personne n’évoque l’hydraulique (mise à part les vagues ou les marées). L’hydraulique marin doit faire face aux conditions maritimes (corrosion) et cela n’est pas prometteur. L’hydraulique d’eau douce est déjà bien installé en France, il n’y a plus beaucoup de site. Je suppose que si les écologistes ne le proposent pas, c’est parce que les barrages font face à des oppositions (dont des oppositions écologistes).

 

Ce dernier point me semble d’ailleurs être une constante. Toute les « idées en l’air » sont bonnes pour les écologistes mais leur mise en œuvre ne va pas parce que cela « salit ». Bienvenu dans le monde réel

 

Si je dresse le bilan de la transition énergétique pour la France, il y a donc beaucoup de parole et peut de résultat concret : du vent quoi !

Cela tombe bien, car selon moi, la transition énergétique raisonnable que doit connaitre la France est la suivante :

  • Installation d’un parc éolien conséquent (de l’ordre du million d’unité).

  • Conservation du parc électronucléaire.

  • Installation d’unité de conversion électricité – combustible (H2 ou CH4) – technologie à développer

  • Mutation des besoins (transport, chauffage,…) pour consommer ce combustible ou l’électricité

 

Et en Europe ?

 

Je ne me sens pas légitime ni compétent pour approfondir. Il est clair que les situations, les contraintes et les intérêts des européens sont divergents. Il ne faut pas s’étonner qu’il n’existe pas de politique européenne de l’énergie.

Le projet qui pourrait faire consensus est un projet de réseau électrique européen. Cela permettrait de faire transiter l’électricité à travers le continent (voire l’Afrique du nord) afin d’acheminer l’énergie vers ses consommateurs et afin de faire face au caractère intermittent de l’énergie éolienne.

 

Et dans le reste du monde ?

Là, ce sera seulement quelques vœux pieux.

Tout d’abord que les plus gros consommateurs (par habitant), c’est-à-dire les USA et dans une moindre mesure les européens consomment moins (volet économie).

Ensuite, il faut bien admettre pour des raisons d’équité que le reste du monde aura une consommation (par habitant) croissant tendant vers les standards occidentaux (avec des variations tenant compte des conditions climatiques : on a moins besoin de chauffage sous les tropiques !).

Il serait aussi souhaitable que les énergies carbonées fossiles soient moins consommées (en valeur absolue) de façon à les faire durer plus longtemps.

L’énergie nucléaire devrait être admise. Les filières au thorium nécessitant moins d’enrichissement devraient être réellement explorées.

La fusion nucléaire me semble inexploitable avant très très longtemps.

Les énergies de niche (biomasse, géothermie, solaire photovoltaïque, chauffages individuelles solaires) devraient être facilitées

Des centrales solaires thermiques (par convection) devraient être construites dans les déserts chauds.

Les principaux sites hydrauliques devraient être équipés.

La Terre devrait se couvrir d’éolienne.

 

 

Voilà une mise au point d’un sujet très flou. Si certains veulent vraiment une transition énergétique, il est largement temps d’en donner une description précisée, chiffrée et scénario.

 

 

 

 

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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 21:33
Je ne sais pas si vous ressentez la même chose : je déprime chaque fois que je lis la presse. Cela me rappelle la chanson de Stéphane Echer "les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent".
Je vais laisser de côté la pitoyable situation économique française pour examiner les nouvelles internationales et vérifier si effectivement, c'est inquiétant.

Donc en cette fin d'été 2014 (dont même la météo a été sinistre), comment va le monde ?
Au Maghreb, c'est un peu comme d'habitude. Toutefois, la Tunisie traverse relativement bien sa période "post révolution".
En Libye, c'est l'anarchie la plus totale. Les armes de Khadafi ont sans doute été dispersées entre différentes factions incontrôlables et irresponsables. Cela est plutôt inquiétant.
La situation libyenne impacte le Mali. Là, la France semble être intervenu à bon escient. Même si un certain enlisement est à prévoir.
En Centrafrique, cela semble s'être tassé un peu. Mais est-ce que l'on en parle plus parce qu'il y a tellement à dire ailleurs ?
En côté d'Ivoire, le calme semble être revenu. Même si cela n'est sans doute pas une garantie de pérennité.
Enfin, dans l'ouest de l'Afrique, l'épidémie d'Ebola semble difficile (impossible ?) à maîtriser.
Au Soudan, la guerre civile semble s'être tassée.
En Égypte, une dictature sanguinaire a repris le contrôle. Elle semble soutenue par l'Arabie saoudite.
En Syrie, la guerre civile se poursuit. Les forces démocratiques semblent inexistantes. Le pouvoir Syrien est en passe de l'emporter sur des fanatiques armés par les Saoudiens.
En Palestine il y a un soubresaut de plus dans la guerre mutlidécennale : rien de bien nouveau.
En Irak, le chaos revient. L'EIL semble disposer d'une forte assise locale (tous les sunnites ?) et surtout d'un financement qui provient encore l'Arabie Saoudite.
La Turquie connaît de soubresauts internes mais rien ne semble catastrophique.
L'Iran va peut être finir par devenir un pays "normal".
La Grèce semble avoir le fond du trou en matière économique. Est de que les mauvaise habitudes et la faiblesse de l'Etat est du passé ? Je ne le crois pas.
L'Ukraine semble partie pour un guerre civile qui laissera de toute façon de lourdes traces.

En Thaïlande, les émeutes semblent s'être calmées.

En Afghanistan, le chaos revient aussi.
au Pakistan, la situation ne semble pas s'aggraver.

Il ne semble pas y a avoir de foyers majeurs en Amérique, dans le reste de l'Europe, en
Océanie.

Il apparait de façon de plus en plus clair qu'au sein des démocraties, les citoyens sont espionnés. Par ailleurs, ces démocraties sont de plus en plus aux limites du droit. La pratique de la torture semble revenir.

Bref, au final, la situation du monde ne semble pas particulièrement pire que d'habitude.
Ce qui change serait la proximité des points chauds et la volonté de la France d'y jouer un rôle. Quelle connerie !
Le seul truc pour lequel il faut agir est l'importation en France d'un terrorisme islamiste. Il serait peut être temps de stopper de fermer les yeux sur la responsabilité de l'Arabie Saoudite en la matière. Notre ennemie, ce n'est pas la Russie.
Pour cela, il faudrait s'extirper de notre assujettissement aux USA. Comment elle a dit déjà ? "Fuck the UE!"
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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 08:54

En ce temps d’élections européennes, voici revenir l’idée mythique qui veut que « l’on ne peut pas se passer de l’Europe ».

 

Je passe sur la métonymie qui fait dire « Europe » en place d’ « Union Européenne » (et avant CEE voire CECA), quoique celle-ci ne soit pas anodine dans les questions sur les limites territoriales et la question de l’adhésion de la Turquie voire de l’Ukraine (je suis étonné d’entendre que les préjugés font que  l’Ukraine aurait vocation à entrer et pas la Turquie).

 

En France, depuis que je suis tout petit, j’entends un discours comme quoi « l’Union Européenne c’est bien ». Après y avoir longtemps cru, j’ai réalisé (en 2005) que c’était un mensonge.

 

Les arguments en faveur de l’UE sont de 2 catégories. La première relève des qualités intrinsèques à l’UE pour les citoyens européens donc français et la seconde tient aux bénéfices que retire la France de la participation à l’UE.

 

Commençons par la seconde catégorie.

En effet, il est patent  que la France « toute » seule pèse et pèsera de moins en moins dans le monde (si en termes territoriaux c’est stable, la part de sa population et celle de son PIB baissent – de plus le poids militaire, scientifique, culturel, civilisationnel va en diminuant aussi).

Je signale toutefois que du fait de la zone francophone, l’influence de la francophonie n’est pas en baisse (mais la zone francophone ce n’est pas la France même s’il n’est pas interdit à la France d’en tirer profit à condition de savoir comment faire).

Au contraire, le périmètre de l’UE (partir du périmètre actuel) est très important dans le monde et continuera à l’être dans le futur.

Donc la participation à l’UE nous permet de continuer peser CQFD.

La démonstration n’est imparable qu’en apparence. Tout le problème est dans le « nous ».

Il est inéquitable, illusoire et ridicule de croire que la participation à l’UE permet à la France de peser dans le monde maintenant et dans l’avenir (ce qui est parfois dénommé « la France en plus grand »).

Inéquitable, parce que la France représentant 1/28 des pays, grosso modo 1/6 de la population et environ 1/5 du PIB, ne peut pas prétendre diriger. D’autant que nous avons des principes d’égalité. Donc nous (=la France) ne pouvons pas prétendre peser plus que cette part, c’est-à-dire minoritaire et même très minoritaire.

Illusoire, car en imaginant une prééminence de la France, cela suppose que les autres nous la laissent. Si, par le passé, l’UE a été tiré par le couple franco-allemand cela relève plutôt d’une charge. C’est à dire qu’il nous faut mettre plus au pot pour intéresser les autres. En définitive, nous devons payer pour être suivi. Je laisse de côté le fait que nous n’en avons plus les moyens. Cette situation montre que ce n’est pas nous qui pesons mais les autres par leur simple inertie. En fait, nous avons moins de pouvoir que notre poids relatif.

Ridicule, parce que cela relève de l’antique orgueil français qui se croit encore être le pays « nombril du monde ». Qui voyage un peu à l’étranger constate bien que les étrangers n’ont pas les yeux rivés sur la France. Nous avons au mieux une indifférence polie au pire une haine ou du mépris.

Donc la création de l’UE permettra aux dirigeants de l’UE de peser dans le monde. Il apparait alors 2 questions liées. Qui sont/seront les dirigeants de l’UE ? Peser dans quelle direction ?

La réponse à la première question est peu limpide. En pratique, nous avons affaire à un agglomérat d’entités. Nous avons évidemment la Commission Européenne (surtout son commissaire au commerce qui est le représentant dans les négociations commerciales et à l’OMC), les gouvernements des pays (en pratique essentiellement de l’Allemagne), la BCE, la cour de justice Européenne, mais aussi en pratique les lobbyistes de toutes sortes parmi lesquels figurent des intérêts américains. On a encore l’OTAN du fait de la participation à l’OTAN de tous les pays de l’UE et du fait de la dépendance de la quasi totalité d’entre eux à l’OTAN en ce qui concerne leur défense. Là encore, les intérêts de l’OTAN sont essentiellement américains.

Dans la liste des entités qui gouvernent l’UE, je place en dernier le parlement européen : on ne pas dire qu’il ne sert absolument à rien mais son rôle est tout à fait marginal.

En dressant cette liste, on peut répondre à la seconde question. L’UE pèse dans l’intérêt des entités qui la gouverne. On voit que cela ne donne pas dans une direction très claire. On voit surtout que cela pèse très marginalement dans l’intérêt des populations européennes.

Donc la construction de l’UE a fait naître un machin puissant, tiraillé par des forces hétéroclites », très peu contrôlés démocratiquement, qui sert notamment aux intérêts américains.

En tout cas, cela ne me sert que très peu à moi en tant que Français, Européens ou plus généralement à la France.

Voilà un premier argument démonté.

 

 

L’autre aspect de la justification de l’UE serait qu’il y aurait des qualités intrinsèques à celle-ci. Je vais d’abord tenter  d’en dresser une liste.

Pour information, ci-après la copie du préambule du « Traité de l’Acte unique Européen (Maastricht) » [pour ce besoin, c’est celui qui fait l’affaire, le traité de Lisbonne n’ayant fait que des modification plus en aval]

http://www.cvce.eu/education/unit-content/-/unit/8095e461-016b-4aa1-9b28-2e942561de63/ddec08cb-09f4-4bce-850f-ad686feb29f8/Resources#972ccc77-f4b8-4b24-85b8-e43ce3e754bf_fr&overlay

« ANIMES de la volonté de poursuivre l’œuvre entreprise a partir des traités instituant les Communautés européennes et de transformer l'ensemble des relations entre leurs Etats en une union européenne conformément à la déclaration solennelle de Stuttgart du 19 juin 1983,

RESOLUS à mettre en œuvre cette union européenne sur la base, d'une part, des Communautés fonctionnant selon leurs règles propres et, d'autre part, de la coopération européenne entre les Etats signataires en matière de politique étrangère et à doter cette union des moyens d'action nécessaires,

DECIDES à promouvoir ensemble la démocratie en se fondant sur les droits fondamentaux reconnus dans les constitutions et lois des Etats membres, dans la convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et la charte sociale européenne, notamment la liberté, l’égalité et la justice sociale,

CONVAINCUS que l'idée européenne, les résultats acquis dans les domaines de l'intégration économique et de la coopération politique ainsi que la nécessité de nouveaux développements répondent aux vœux des peuples démocratiques européens pour qui le Parlement européen, élu au suffrage universel, est un moyen d'expression indispensable.

CONSCIENTS de la responsabilité qui incombe à l'Europe de s'efforcer de parler toujours davantage d'une seule voix et d'agir avec cohésion et solidarité afin de défendre plus efficacement ses intérêts communs et son indépendance, ainsi que de faire tout particulièrement valoir les principes de la démocratie et le respect du droit et des droits de l'homme, auxquels ils sont attaches, afin d'apporter ensemble leur contribution propre au maintien de la paix et de la sécurité internationales conformément à l'engagement qu'ils ont pris dans le cadre de la charte des Nations Unies,

DETERMINES à améliorer la situation économique et sociale par l'approfondissement des politiques communes et par la poursuite d'objectifs nouveaux et à assurer un meilleur fonctionnement des Communautés, en permettant aux institutions d'exercer leurs pouvoirs dans les conditions les plus conformes à l'intérêt communautaire,

CONSIDERANT que les chefs d'Etat ou de gouvernement, lors de leur Conférence de Paris des 19-21 octobre 1972, ont approuvé l'objectif de réalisation progressive de l'Union économique et monétaire,

CONSIDERANT l'annexe aux conclusions de la présidence du conseil européen de Brême des 6 et 7 juillet 1978 ainsi que la résolution du Conseil européen de Bruxelles du 5 décembre 1978 concernant l'instauration du système monétaire européen (SME) et des questions connexes et notant que, conformément à cette résolution, la Communauté et les banques centrales des Etats membres ont pris un certain nombre de mesures destinées à mettre en œuvre la coopération monétaire. »

Donc voici une liste de qualités intrinsèques.

 

Paix intérieur/extérieur.

L’UE apporterait la paix tant en son sein et vis-à-vis de l’extérieur.

 

Liberté dont libre circulation

L’UE défendrait la liberté dont la libre circulation des biens et des personnes.

 

Démocratie

L’UE défendrait la démocratie.

 

Civilisation

C’est moi qui ajoute cela. L’UE c’est en Europe et serait donc un pôle de civilisation.

 

Prospérité

Là encore, je l’ajoute. Dans la vente de l’UE, il y a l’idée que c’est un moyen d’avoir de la prospérité.

 

Modèle sociale, justice économique

On parle souvent de modèle européen. L’idée serait que l’UE défende ce modèle, qu’elle protège du monde extérieur.

 

L’écologie, la protection de l’environnement

Je l’ai ajouté. C’est dans l’air du temps. Il est question de développement durable de protection de l’environnement et de la biodiversité. La liste est loin d’être claire. L’UE défendrait cela. A noter qu’il y a une confusion en France du fait du nom du parti « Europe -Ecologie - les verts ».

 

L’agriculture (PAC)

Je ne peux que l’ajouter. Pendant très longtemps cela a été le premier poste budgétaire et la seul implication concrète de l’Europe

 

La concurrence libre et non faussée.

En fait, là c’est plus un dogme qu’une promesse

 

Le multilinguisme

Le multilinguisme est une caractéristique européenne. L’UE le défend (dans ses institutions) et par le biais de la défense des langues minoritaires

 

Unité de position vis-à-vis de l’extérieur

Là, je pioche dans le préambule repris plus haut : « la responsabilité qui incombe à l'Europe de s'efforcer de parler toujours davantage d'une seule voix ».

 

Monnaie unique

Là encore, c’est plus un aléa de l’histoire, une décision qu’une promesse.

 

Droit de l’homme

C’est répété souvent. A noter qu’il y a une confusion avec cour européenne des droits de l’homme qui n’est pas lié à l’UE

http://www.strasbourg-europe.eu/cour-europeenne-des-droits-de-l-homme,41319,fr.html

 

 

Qu’en est il exactement ?

Paix intérieur/extérieur.

Voilà une idée fausse d’importance. L’UE n’a pas apporté la paix.

Tout d’abord il est faux de prétendre que l’Europe  a connu la paix depuis 1945 (décolonisation, guerres de Yougoslavie, Falkand)

Ensuite, si une guerre de type « seconde guerre mondiale » n’a pas eu lieu c’est plus du fait de la guerre froide (et on peut considérer que cette guerre a eu lieu), de l’OTAN et de l’équilibre des forces « est-ouest ».

On peut aussi considérer que France et Allemagne, exsangues, ont compris qu’elles étaient toutes les deux vaincues.

Pour détendre les tensions, je crois beaucoup plus aux vertus des compétitions de l’UEFA.

 

Liberté dont libre circulation

Sur ce point l’UE a plutôt rempli ses promesses. Il y a les limites du traité de Schengen. Je n’en connais pas les détails mais il semble que cette libre circulation ne soit pas tout à fait offerte à tous les citoyens de l’UE.

La libre installation est loin d’être achevée. Je pense aux reconnaissances de diplômes (médecins par exemple).

Je viens de lire un article qui s’étonne du faible taux de migration intra européenne. Mais il existe (outre la langue) de nombreux freins pour avoir une réelle mobilité.

Donc succès mitigé. En revanche, il ne me semble nécessaire de construire un truc aussi complexe que l’UE pour atteindre cet objectif.

Enfin, il y a la question de l’immigration provenant de l’extérieur. Sur ce sujet, il faut d’abord faire un choix puis l’appliquer. Or le processus d’élaboration d’un choix commun (ouvrir ou fermer, sur quels critères,…) ne fonctionne pas.

En définitive, c’est un succès partiel « hors de prix ».

 

Démocratie

Voilà une belle hypocrisie. Le seul moment où l’UE défend la démocratie c’est lors de l’adhésion. Dans son fonctionnement, l’UE est loin d’être un exemple.

Enfin, la plupart des pays n’ont pas besoin de l’UE pour faire de la démocratie.

Bref, c’est plutôt un échec.

 

Civilisation

C’est un sujet casse gueule. Existe-t-il ou non une civilisation européenne ?

A titre personnel (français), je me sens plus proche de l’Algérie où j’ai résidé une année que des pays baltes.

Est-ce à l’UE de défendre une telle chose ?

C’est discutable.

L’UE le fait-elle ?

Pas vraiment

Bref, c’est un « non sujet »

 

Prospérité

Voilà peut être le point d’achoppement principal. Pour de vrai, ceci ne constitue pas vraiment une promesse écrite dans les documents de l’UE. Mais c’était assurément une promesse pour faire passer l’UE.

Le moins que l’on puisse dire est que c’est un échec ou un mensonge.

En fait je penche plutôt pour le mensonge. En effet, c’est à chaque pays/ région/ citoyen d’œuvrer pour sa prospérité. L’UE n’a pas de responsabilité en la matière (cf objectif de la BCE). Mais alors, cela ne constitue pas une justification de l’UE.

 

Modèle sociale, justice économique

Le premier mensonge (ou approximation) est de dire qu’il y a un modèle sociale européen. En pratique, les conditions sociales diffèrent grandement.

Donc pour le défendre, il faudrait commencer par l’homogénéiser.

On peut donc dire que l’UE est innocente ici : elle ne peut pas défendre quelque chose qui n’existe pas.

Par contre, il est mensonger de dire qu’elle cherche à le faire. En pratique, c’est tout à fait secondaire.

Encore un flop !

 

L’écologie, la protection de l’environnement

Le sujet est tellement confus et tentaculaire qu’il est difficile à trancher. En pratique, il y a des actions pro environnements dans les différents pays et l’UE accompagne le mouvement.

Mais là encore, qui décide de ce qu’il faut faire ou non ?

Les centrales nucléaires par exemple sont des dangers mais sont des réponses aux problèmes d’émissions de gaz à effet de serre (qui sont sensées être le mal absolu).

En la matière, une approche européenne fait sens. Certains dossiers méritent une approche globale (à la limite le niveau européen est largement insuffisant pour les problèmes planétaires tels que soi disant les gaz à effet de serre).

Bref, réponse inadéquate du fait du problème de gouvernance.

 

L’agriculture (PAC)

Selon les points de vue on peut le ranger au rayon des succès (cela a permis de booster l’agriculture et de nourrir l’Europe suite aux problème des pénuries d’après guerre) ou un échec (c’est une source de gabegie -on indemnise la mise à la poubelle de production-, un protectionnisme néfaste –on  tue la production des pays du tiers mondes-, une source de pollution –agriculture productiviste-)

En tout cas, après une décision des gouvernants (peu nombreux à ce moment là), cela a conduit à la mise en place d’un mécanisme qui a globalement atteint ces objectifs.

En définitive, je le range parmi les rares réussites de l’UE. Je remettrais plutôt en cause le choix des dirigeants (français) qui ont poussé (trop loin) dans ce sens.

 

La concurrence libre et non faussée.

Je me demande si quelqu’un en Europe souhaite cela. En fait c’est plus une conséquence d’une coopération. Lorsque l’on se met à une table de jeu, on s’attend à ce que personne ne triche.

Mis à part quelques ratés, c’est plutôt une réussite (trop selon certains).

En fait, si l’on remet en cause cette idée, on remet en cause l’idée même de l’UE.

Bref, une réussite mais qui n’en fait pas un argument favorable (puisque c’est une condition d’existence).

 

Le multilinguisme

L’UE défend mollement le multilinguisme. En pratique, la langue qui compte est l’anglais.

Je suis partagé sur cet aspect.

Tout d’abord, les français peuvent difficilement demander que le français soit utilisé à l’étranger et nier l’utilisation des langues régionales en France.

Ensuite, dans le monde tel qu’il est, l’utilisation de l’anglais comme idiome de transmission globale est un fait incontournable (pour de nombreuses décennies encore).

 

Unité de position vis-à-vis de l’extérieur

Les intervenants publics se désolent fréquemment de la cacophonie européenne ou de son inexistence.

C’est donc un échec total en la matière.

Evidemment, dès lors que les 28 pays conservent une politique étrangère, il est illusoire qu’il puisse en être autrement. Par exemple, il n’existe pas de politique étrangère du New Jersey. Dit autrement, ceci ne peut être atteint que par une fédération européenne.

Est-ce que cette unité de la position de politique extérieur de l’UE est souhaitable ?

Je n’en suis pas convaincu.

 

Monnaie unique

L’Euro est là. Il n’est pas utilisé par tous.

Il est contrôlé par la BCE et en pratique l’Allemagne.

C’est devenu un paramètre externe. L’économie (et le gouvernement) française doit s’y adapter.

Bref, c’est plutôt une réussite (technique) de l’UE.

Le traité (dont celui validé par les français) l’a demandé.

Donc, pas de scandale en matière de décision.

Les personnes qui crachent sur l’Euro ne prennent pas leurs responsabilités..

On peut admettre que le passé n’est pas irrévocable et que la sortie de l’Euro soit possible. C’est un nouveau dossier avec avantages et inconvénients.

 

Droit de l’homme

La cour de justice européenne intervient en la matière. Je ne sais pas si l’UE le fait.

 

 

 

 

 

 

Autres idées fausses

 

Je pense notamment à Airbus/EADS. Ce regroupement d’industriel n’a rien à voir avec l’UE.

C’est même le type de projet visant à la constitution de champion européen qui est à l’opposé de la politique de l’UE.

Donc, si l’on on applaudit à la réussite d’Airbus, on est mécaniquement contre l’UE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 16:36

Il arrive que je sois agréablement surprise par les travaux des différentes entités gouvernementales.

 

C’est le cas du rapport sur le recyclage que l’on trouve ici :

http://www.cgeiet.economie.gouv.fr/Rapports/2014_01_06_industrie_du_recyclage.pdf

 

C’est un rapport commandé par Arnaud Montebourg et Delphine Batho. On peut penser qu’il s’agit de donner suite à l’idée que l’activité de recyclage cache un gisement d’emploi (ce que je pouvais croire moi aussi).

 

 

Extraits :

 

« L’industrie du recyclage en France occupe moins de trente-mille personnes à temps plein ».

 

« Enfin la libre circulation des déchets non dangereux, dont nous ne remettons pas en cause le principe, produit cependant le paradoxe d’une éco-industrie mondiale qui recourt abondamment aux transports, et souvent aux installations de traitement peu respectueuses de l’environnement ou des conditions de travail. Cette situation nuit bien évidemment à l’emploi en France. »

 

«  Dans la plupart des industries de construction mécanique, par exemple dans l’industrie automobile, il faut plusieurs centaines d’employés pour fabriquer dix mille tonnes de produits. Selon les produits et les matières, il en suffit de quelques-uns, tout au plus quelques dizaines, pour déconstruire dix-mille tonnes. Trente mille employés ont suffi à produire en 2012 quarante-cinq millions de tonnes de matière recyclée. »

 

« l’essentiel de la hausse des non ferreux s’est fait pendant la formation de la bulle financière de la dernière décennie, et la plupart des métaux se situent actuellement au-dessous ou au niveau de leur cours moyen de  mai 2007. S’agissant de marchés qui fonctionnent depuis plusieurs décennies avec des intervenants très spécialisés, on peut considérer qu’ils sont proches de l’efficience et que donc les cours reflètent toute l’information dont disposent les agents. Si la certitude d’une raréfaction s’imposait à eux, les cours seraient orientés à la hausse, ce qui n’est pas le cas. »

 

« Or il semble que la France décourage relativement peu la mise en décharge par rapport à un certain nombre d’autres pays européens. Le coût moyen de mise en décharge en France est de 80 Euros par tonne, dont 20 Euros de taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). En Suède ce coût est voisin de 160 Euros, et en Allemagne, pays par ailleurs beaucoup plus strict sur la mise en décharge, il est de 140 Euros. »

 

« Les déchets de papier s’exportent massivement hors de l’Union Européenne (49Mt), les métaux (27 Mt) et plastiques (4Mt) font l’objet aussi d’exportations significatives. »

 

« En 2009, la France a produit 770 millions de tonnes de déchets, en provenance principalement de l’agriculture et de la sylviculture (48,6%), et du BTP (32,9%). Les autres contributeurs sont les entreprises à hauteur de 12,7% pour les déchets non dangereux et 1% pour les déchets dangereux, les ménages à hauteur de 4,2% et les collectivités à hauteur de 0,6%. Hors agriculture et sylviculture, le total des déchets produits en France en 2010 était de 396 Mt. »

 

« Parmi les déchets non dangereux d’entreprises, qui sont presque pour moitié des déchets organiques d’industries agroalimentaires, seuls les déchets industriels non dangereux (17,3% du total des déchets non dangereux d’entreprises) forment un gisement de recyclage important, les deux autres gisements étant ceux du BTP et des ménages. »

 

« Les déchets industriels non dangereux sont recyclés à 69%, les autres traitements étant la valorisation énergétique et incinération (22%) et l’enfouissement (9%).

Les déchets du BTP sont réutilisés, ou utilisés en remblaiement, à 59%, éliminés à 32%, recyclés à 7% et incinérés à 2%.

Les déchets des ménages font l’objet d’un enfouissement pour 34%, d’une valorisation énergétique ou incinération pour 31%, d’un recyclage pour 21% et d’une valorisation organique pour 15%. » 

  • La valorisation des déchets, ce n’est pas que le recyclage. Il y a la réutilisation, la valorisation énergétique.

  • La valorisation des déchets industriels est bonne

  • Celle des déchets des ménages est correcte mais améliorable

  • Le progrès à attendre concerne les déchets des BTP (surtout en masse)

 

« En 2012, l’économie des déchets en France employait 131 310 personnes (équivalents temps plein), dont une part importante dans l’économie sociale. 29 500 ETP, soit moins du quart, travaillent au recyclage (Figure 14). Si l’on rapporte à ces effectifs les volumes recyclés, on obtient un ratio de 1500 tonnes par ETP et par an. »

 

 

« Les 29500 ETP de la filière du recyclage ont contribué à un chiffre d’affaires de 12 375 M€

en 2012, de manière différenciée selon la matière considérée. Les trois quarts du chiffre d’affaires ont été réalisés dans le segment des ferrailles, véhicules hors d’usage (VHU) et métaux non ferreux, qui n’emploie que 22% des ETP. A l’inverse, le segment qui compte le plus d’employés (38%), celui des déchets industriels banals (DIB) en mélange et autres produits et matériaux, ne réalise que 15% du chiffre d’affaires. Le troisième grand segment d’emploi est celui des papiers et cartons, avec 14% des effectifs et 4% du chiffre d’affaires. »

 

  • Bref, il n’y a pas là de gisement d’emplois.

 

 

Il y a plusieurs filières REP (responsabilité élargie du producteur).

Imposées par une directive européenne  (directement ou indirectement)

- Piles, accumulateurs… (2001)

- Equipements électriques et électroniques (2005)

- Automobiles (2006)

- lubrifiants (1986)

- Emballages ménagers (1993)

- Fluides fluorés (2009)

- Médicaments (2009)

Imposées nationnalement

  • Pneumatiques (2004)

  • Papiers (2007)

  • Textiles (2007)

  • Déchets d’activité de soins à risques infectieux (2012)

  • Produits chimiques (2012)

  • Ameublement (2012)

  • Bouteille de gaz (2013)

Sur base de volontariat

  • Produits de l’agrofourniture (2001)

  • Consommables bureautiques (2000)

  • Mobil-homes (2010)

 

 

« La filière du recyclage en France est encore aujourd’hui d’une taille modeste. Elle est probablement en surcapacité, sa rentabilité souffre du cours des matières premières, et ses efforts de productivité limitent son potentiel de création d’emplois dans sa configuration actuelle. Elle est peu attractive pour des investisseurs en fonds propres ou des banquiers prêteurs, principalement du fait de son problème de rentabilité, lui-même lié à un apport de déchets insuffisant en amont et une utilisation de matière recyclée insuffisante en aval »

 

Conclusion (pour moi)

 

1 Le secteur du recyclage n’est pas un eldorado insoupçonné.

 

2 Le niveau de recyclage est moyen. Il peut être amélioré mais n’est plus scandaleusement faible.

 

3 Le fait que je trie mes emballages n’est pas peine perdu.

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 15:12

Je me fais ici le relais d’un article trouvé dans le magazine de l’AFIS. A savoir que la lutte idéologique contre les OGM est en passe de devenir carrément criminel dans la mesure où elle empêche la culture de riz doré qui permettrait de sauver la santé des milliers d’enfants  dans le monde.

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2268

 

L’article m’a paru « osé » et surprenant. Aussi j’ai fouillé pour vérifier.

 

Voici l’adresse de l’article « original » évoqué dans l’article de l’AFIS :

http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052970203897404578078422651627156

Henri I Miller 30/10/2012 dans le Wall Street Journal

Une traduction en français se trouve là :

http://www.marcel-kuntz-ogm.fr/article-sauvez-les-baleines-oubliez-les-enfants-112729351.html

“Every year, about half a million children become blind as a result of vitamin A deficiency and 70% of those die within a year”.

 

Un article qui mentionne la destruction de riz doré aux Philippine

http://www.agri-web.eu/2013-08-26_faucheurs-en-action-aux-philippines

 

On trouve le lien vers la FAO. Article sur la carence en vitamine A

http://www.fao.org/docrep/004/w0073f/w0073f16.htm

« Une carence alimentaire en vitamine A affecte surtout les yeux et peut conduire à la cécité »

« La carence en vitamine A affecte aussi d'autres organes et contribue à augmenter la mortalité des enfants, surtout en cas de rougeole ».

« Cependant, le Sommet mondial pour les enfants de 1989 et la Conférence internationale sur la nutrition de 1992 ont plaidé pour l'élimination de la carence en vitamine A et de ses conséquences, notamment la cécité, en 2000. »

 

Je suis tombé ici (un blog qui relais l’article comme je le fais maintenant)

http://www.blogdesdeuxmondes.org/article-greenpeace-criminel-relais-119676810.html

 

Un autre article de blog qui va dans le même sens.

http://www.imposteurs.org/article-22310309.html

« Le riz doré est une solution qui paraît envisageable et qui semble désormais techniquement faisable »

 

L’AFIS avait déjà fait un article sur ce sujet en 2005.

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article506

 

 

Je suis tombé sur ce blog qui me parait « militant »

http://revereveille.over-blog.com/article-si-vous-ne-connaissez-pas-marcel-kuntz-113977260.html

Mais cela me permet de trouver les liens suivants

Un article (de 2008) qui confirme que le riz doré est une source « effective » (opérationnelle) de vitamine A

http://ajcn.nutrition.org/content/89/6/1776.full

Un article qui montre la virulence de GreenPeace (3 scientifiques renvoyés en décembre 2012)

http://www.nature.com/news/china-sacks-officials-over-golden-rice-controversy-1.11998?WT.ec_id=NEWS-20121211

“China has sacked three officials for breaching Chinese laws and ethical regulations during a trial in which children were fed genetically modified rice”.

 

 

Point de vue de Greenpeace

http://www.greenpeace.org/international/en/campaigns/agriculture/problem/genetic-engineering/Greenpeace-and-Golden-Rice/

Ils admettent que la déficience de vitamine A est un problème.

« vitamin A deficiency (VAD), which is prevalent in developing countries and can lead to blindness”

L’argumentaire est le suivant

“L’argent dépensé pour ces recherches aurait été mieux utilisés dans d’autres solutions”.

« Le riz doré peut contaminer le riz « normal ». »

« Cela modifie les conditions de marché ».

« Des gens ne veulent pas d’un tel riz ».

Je trouve cela plutôt inconsistant.

 

 

Carence en vitamine A

http://www.news-medical.net/health/Vitamin-A-Deficiency-(French).aspx

« 250,000-500,000 enfants dans les pays en développement deviennent aveugles chaque année à cause de carence en vitamine A, avec la prévalence la plus élevée e n Asie du Sud et en Afrique »

http://www.who.int/vmnis/database/vitamina/x/fr/(OMS)

« À l’échelle mondiale, on estime que la cécité nocturne touche 5,2 millions d’enfants d’âge préscolaire (IC de 95 % : 2,0-8,4 millions) et 9,8 millions de femmes enceintes (IC de 95 % : 8,7-10,8 millions), ce qui correspond respectivement à 0,9 % et 7,8 % de la population susceptible de souffrir de carence en vitamine A. »

http://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/196-de-l-huile-de-palme-rouge-pour-lutter-contre-les-carences-en-vitamine-a

« Plus de 250 millions d'enfants de moins de cinq ans sont exposés au risque de carence en vitamine A dans le monde »

http://www.healthinternetwork.com/nutrition/publications/micronutrients/GFF_Part_2_fr.pdf

Dans le monde, environ 3 millions d’enfants d’âge préscolaire présentent des signes oculaires de carence en vitamine A

http://senemag.free.fr/spip.php?article465

« La carence en vitamine A, une des principales causes de décès des enfants dans les pays pauvres »

http://www.unicef.org/french/sowc98/e064.htm

« Les capsules de vitamine A continueront de jouer un rôle essentiel car l'alimentation de la population ne contient pas encore assez de cette vitamine »

http://www.unicef.org/french/sowc98/pdf/presume.pdf(UNICEF 1998)

« On sait depuis longtemps que la carence en vitamine A, qui touche quelque 100 millions d'enfants dans le monde, est une cause de cécité. Mais on s'aperçoit de plus en plus aussi que, même modérée, cette carence agit sur le système immunitaire, diminuant la résistance à la diarrhée, qui emporte 2,2 millions d'enfants chaque année, et à la rougeole, qui en tue près d'un million par an »

 

Le riz doré

http://www.goldenrice.org/Content3-Why/why1_vad.php

 

http://www.goldenrice.org/PDFs/GR_bioavailability_AJCN2012.pdf

« A bowl of w100 to 150 g cooked GR (50 g dry weight) can provide w60% of the Chinese Recommended Nutrient Intake of vitamin A for 6–8-y-old children”

 

 

Conclusion

 

En démarrant cette recherche documentaire, je me posais plusieurs questions.

1 Actuellement, la déficience en vitamine A est-elle effectivement la cause de cécité (et de mort) d’un nombre important de personnes (enfants) et combien ?

2 Le riz doré peut-il participer à la solution de ce problème ?

3 L’organisation Greenpeace combat elle le déploiement du riz doré ?

 

1 Même si des chiffres précis et récents ne semblent pas disponibles, il apparait clairement que la déficience en vitamine A est un problème de santé mondiale important. La santé de centaines de milliers d’enfant dans le monde est en jeu.

2 Le riz doré parait de façon certaine un élément de solution, même si ce n’est pas la seule solution ni une solution « unique ».

3 Le sabotage par GreenPeace est démontré.

 

Donc Greenpeace est coupable de complicité de meurtre de masse. CQFD.

 

Bref, je me demande quand l’organisation figurera sur la liste des organisations terroristes. Elle est passe de faire plus de morts qu’Al Qaida (si ce n’est déjà fait).

 

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 21:25
L'affaire de Crimée est l'occasion de lire des commentaires d'internautes insensés. Il est question d'aller y faire la guerre pour montrer aux méchants russes comme on à raison et comme on est fort.

A l'occasion du centenaire du début de la première guerre mondiale, c'est la démonstration d'une dramatique perte de mémoire.

Plus sérieusement, quels seraient les buts de guerre ?

La question est aussi valable à propos des gesticulations liées aux sanctions. Veut on vraiment qu'un pays où la population a voter à plus de 90% le détachement de l'Ukraine rejoigne celle-ci ?

Il me semble qu'il y a un autre dossier à s'occuper : l'Ukraine. Puisque les dirigeants européens semblent si content de l'avoir récupérer, il va sans doute falloir allonger les milliards.
Curieusement, je viens de lire dans le monde que le FMI avait imposer une augmentation de 50% du prix du gaz à la population.

A suivre...
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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 22:53
Les écossais vont avoir la chance de voter pour décider de leur indépendance. A leur place, je voterai pour.

Que l'Angleterre cherche à les dissuader, cela semble naturel. Mais que les instances européennes le fassent aussi, voilà qui est plus incongru.

Mais, il est vrai que l'UE n'aime pas les peuples.
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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 22:37
Ainsi, notre "nouveau" président commence a battre des records d'impopularité. Quoi de plus normal ? Quoi de plus prévisible ?

Étant donne la situation économique, le contraire eût été étonnant.

Ceci étant posé, il est vrai que je suis nettement pessimiste pour la suite. Il m'apparaît clairement que ce président et son parti n'avait aucune stratégie en matière de politique économique ou alors il s'agit de naviguer à vue en priant pour que la déesse "croissance" revienne. Quelle pitié !

J'espère de tout coeur me tromper dans mes pronostics et il me semble équitable de laisser à cette majorité ses 5 ans de mandat. Mais en cas d'échec, elle n'aura aucune excuse.
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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 21:27
Ainsi, notre "nouveau" président commence a battre des records d'impopularité. Quoi de plus normal ? Quoi de plus prévisible ?

Étant donne la situation économique, le contraire eût été étonnant.

Ceci étant posé, il est vrai que je suis nettement pessimiste pour la suite. Il m'apparaît clairement que ce président et son parti n'avait aucune stratégie en matière de politique économique ou alors il s'agit de naviguer à vue en priant pour que la déesse "croissance" revienne. Quel pitié !

J'espère de tout coeur me tromper dans mes pronostics et il me semble équitable de laisser à cette majorité ses 5 ans de mandat. Mais en cas d'échec, elle n'aura aucune excuse.
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