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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 14:36

On célèbre Darwin cette année. C’est l’occasion d’une profusion d’article sur lui et surtout sur la théorie de l’évolution (des espèces). Cela a notamment été l’objet d’un hors série de Télérama.

 

Tout n’est pas mauvais dans cela. J’y ai appris beaucoup de choses. Mais comme je suis chipoteur, je vais pointer les éléments « gênants ».

 

Tout d’abord, dans ces discours, il manque un récapitulatif sur ce que dit la théorie de l’évolution des espèces. Accessoirement, cela oblige à aborder le problème ambigu de la notion d’espèce.

Ensuite, La théorie de l’évolution des espèces (darwinienne) est une chose, les modèles d’évolution divers et variés qui traitent d’autres sujets (sociologique, économie, civilisation,…) en est un autre. Le fait de présenter les sujets ensemble sans clairement les distinguer n’apporte que de la confusion. En l’occurrence, puisqu’il s’agit d’honorer Darwin, cela est un échec. En effet, autant la théorie darwinienne est une assise solide pour l’évolution des espèces autant les modèles évolutionnistes des autres domaines sont discutables.

De plus, il y a les questions qui restent sans réponse concernant la théorie des espèces. Cela aurait mérité un examen. Mais l’objectif de ce genre d’article n’est pas d’aborder le fond scientifique mais la polémique médiatique (du XIXème siècle et celle de nos jours). 

Enfin, les présentations (sauf le documentaire d’Arte) échappent rarement à la présentation « dirigiste » de « l’évolution qui abouti à l’Homme ». Or la conséquence principale de la théorie de l’évolution c’est justement l’absence de « cible ». La vision de la sphère arborescente sans direction principale est plus appropriée.

 

La théorie de l’évolution des espèces est un modèle explicatif qui explique quel est le moteur de l’évolution des espèces (ceci suppose que les espèces évoluent, et Darwin a grandement consolidé cette preuve). Ce modèle est très solide. Il s’appuie sur 3 éléments :

-          le hasard des « mutations » (le détail de l’explication des mutations génétiques n’a été vu qu’après et il reste des larges parts d’inconnu),

-          la « sélection naturelle » (le fait « évident » que seuls vivent des individus dont les ancêtres ont eu une descendance, c’est une « Lapalissade »),

-          et le caractère génétique d’un vaste ensemble de caractéristiques physiologiques (le détail fin de ce qui relève du génome et ce qui n’en relève pas d’une part et le mécanisme du passage entre le génome et le caractère physiologique d’autre part ne sont pas complètement élucidés).

Ce modèle s’applique sur le vivant (du fait de la mort et de la transmission des caractères aux descendants).  Sa « force de vérité » ne s’applique qu’à lui. Les modèles d’évolution des autres domaines doivent se « justifier eux-mêmes ».

Il reste des questions sans réponses. On a par exemple :

-          La notion d’espèce ? Combien d’espèce actuellement ? Combien d‘espèce ont vécu ?

-          Comment se passe pratiquement le passage d’une espèce à l’autre. Combien de générations sont nécessaires, faut-il obligatoirement un isolement ? Quel rôle joue le « code mort » du génome ?

-          Combiens de mutation, quel rythme ?

-          Combien d’espèces se créent actuellement ?

-          L’évolution des espèces est continue mais semble plutôt se produire préférentiellement pendant de courtes périodes de temps. Est-ce sûr ? Quelle proportion pour chaque modèle ? 

 

C’est bien ainsi, le sujet n’est pas « clos ».

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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 10:25

http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Popper

 

Je suis assez fascine par ce critère de « falsifiabilité » ou plutôt de « réfutabilité ». Je vais illustrer par les recherches (mes micro théories) sur la chasse au trésor de la chouette d’or. Je ne prétendrais pas qu’elles soient «scientifiques ». Examinons les différences.

 

Les sciences cherchent à donner une description générale du monde « qui marche ». C'est-à-dire dans lequel une multitude de faits ont un cadre cohérent et on même une prévisibilité. La chasse n’a qu’un seul verdict : trouver ou non la chouette.

Les sciences peuvent avoir des expériences, des illustrations passées, des exemples décrits. Rien de tel pour la chasse.

 

Le point commun est la cadre logique de la théorie. Il y a un mystère du réel : il permet d’avoir (au moins localement) quelques cadres descriptifs logiques. Ce n’est pas une pure anarchie inintelligible. C’est Galilée je crois qui s’étonnait déjà de l’étrange pouvoir des mathématiques à « décrire le réel ». La chasse au trésor étant sensée être trouvable, elle est supposée logique. Encore qu’en la matière, c’est « Max le dieu créateur » qui impose sa logique.

 

J’en viens maintenant au caractère réfutable de mes constructions de recherches (un mélange de constats sur les énigmes, de rapprochement, d’hypothèses, de raisonnements et donc de déductions). Il n’est malheureusement pas possible de mener une expérience qui réfute cela. C’est pourquoi les idées les plus capilotractées de certains (dont moi ?) restent ouvertes. A la place de l’expérience, c’est un critère de « vraisemblance logique » qui entre en œuvre. Il a l’inconvénient d’être assez subjectif.

 

Je vais illustrer par un détail de la recherche sur la chouette d’or. Il y aurait 12 énigmes. On est en droit de tenter de les rapprocher des 12 mois de l’année. L’intérêt serait par exemple d’identifier une énigme « poisson d’avril » qui ne sert à rien. Le lien « bijectif » entre mois et énigme peut être construit mais il n’est pas très sûr et surtout on peut en imaginer plusieurs (et en conséquence « l’énigme poisson d’avril » n’est pas déterminée de façon certaine). Est-ce que cela réfute l’idée ?

Dans le corpus scientifique la dualité « onde corpuscule » par exemple, met mal à l’aise mais on fait avec. Et puis les 2 sont « valables ». cela apparaît plutôt comme une déficience de la capacité à décrire que comme un problème « du réel »..

Dans la chasse, cette question n’admet que 2 possibilités : elle n’a rien à voir avec la chasse ou bien il n’y a qu’un seul lien bijectif. Alors l’existence théorique d’un second lien bijectif est il un problème ?

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 10:17

Science et vérité sont des thèmes classiques de philosophie. Loin des discours savants de la « philosophie officielle », je me propose de « revenir sur Terre ». Quel est le besoin qui sous-tend ce thème ? Je postule qu’il s’agit d’avoir un discours « qui marche ».

C’est vrai j’ai une mentalité d’ingénieur. J’aurais tendance à faire fi de la poésie. Je veux du pragmatisme. Je reconnais que ce concept de « vérité qui marche » n’est pas le plus universel. Il est vrai qu’il y a des moments où l’on peut déconner.

 

Mais revenons à cette « vérité qui marche ».

Le constat que je fais est que cette « vérité qui marche » doit marcher pour tout le monde (soyons pragmatique, disons « presque » tout le monde). C’est loin d’être anecdotique et il va falloir s’attarder sur cette caractéristique.

Si un illuminé croit fortement à un concept ésotérique, cela sera une vérité pour lui, il est même possible qu’il considèrera qu’elle marche. La capacité des êtres humains à s’illusionner m’étonne encore. Mais on ne peut raisonnablement pas en faire une vérité qui marche « tout court ».

Le caractère collectif est donc nécessaire. Il est important que cette « croyance » soit partagée. Mais puisque c’est une « vérité qui marche », c’est donc qu’elle marche. C’est donc plus qu’une croyance. Je dois expliciter « marcher ».

« Marcher » renvoie aux expériences, aux exemples et à la prévisibilité. Et tout cela doit faire partie du « monde réel » car le constat que cela marche doit être partagé.

Ce constat partagé est sans doute un problème. En effet, tout le monde n’a pas la même capacité intellectuelle ni les mêmes bagages de connaissance. Or le constat que cela marche nécessite de plus en plus une longue démarche intellectuelle. Cela consiste notamment dans l’observation et la mesure, le traitement des données mais aussi la compréhension du cadre descriptif. A ce titre, la construction d’un cadre logique concis, simple clair et logique ne va pas toujours de soit. Combien de théories obscures, de concepts flous ! Enfin la falsification (= la fraude et non la réfutation popérienne) des données (au sens large) est toujours possible. Elle est d’autant plus probable (certaine) que des intérêts privés sont en jeu (c’est le cas de l’économie).

 

Donc, je finis par pointer les problèmes :

-          Le fait que les « données » soient disponibles, fiables, précises et significatives.

-          Le fait que le cadre descriptif soit le plus clair possible.

 

Le premier des points ne pose pas de problèmes théoriques. Ce n’est qu’un gigantesque problème pratique.

Le second des points est lui un problème théorique qui relève de la science de la cognition. Comment faire pour qu’un discours de type « cadre descriptif » soit le plus clair possible et donc assimilable (et validable) par le plus grand nombre ?

La logique ne me semble qu’une réponse balbutiante à cette question.

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 11:44

La série documentaire sur Arte portant sur la guerre de sécession américaine a été l’occasion de découvrir cette période méconnue (pour un français). Il y a plusieurs points que je commenterais.

 

Tout d’abord, j’ai appris que « l’espoir » de la confédération reposait en une intervention étrangère (Royaume uni ou France en l’occurrence). C’est une grande constance dans l’histoire ces « ingérences étrangères ». On peut citer les guerres imposés par les monarchies européennes à la révolution française et qui ont conduits à la radicalisation et à autant de violence (et in fine à la défaite de la révolution).

Cet « espoir » m’a surpris au premier abord. Mais en y réfléchissant il n’était peut être pas infondé. On peut se demander pourquoi ces « puissances » ne sont pas intervenues. Si elles l’avaient fait, elles auraient sans doute pu faire accepter cette sécession et il y aurait eu 2 fédérations d’états américains.  Il est évidemment présomptueux de réécrire l’Histoire mais alors les USA ne seraient pas aujourd’hui la première puissance du monde. Si l’on revient à un cadre français, il est douteux que cela aurait empêché la déroute de 1870, et l’intervention américaine de 1917 et 1943 n’auraient sans doute pas eu lieu. Bref on vivrait dans un tout autre monde.

 

Je viens d’écrire que cela n’aurait pas empêché la déroute de 1870, cela est peut être à nuancer. En effet, si un corps expéditionnaire français d’alors avait participé à la guerre, il aurait beaucoup appris (notamment les officiers, y compris et surtout les officiers généraux) sur la « guerre moderne » face à une armée « moderne ». En conséquence, la « surprise » de 1870 aurait pu ne pas avoir lieu. (J’ouvre une parenthèse ici pour exprimer une opinion sur le faible niveau de compétence moyen des officiers de l’armée française au cours du siècle 1860 -1960) (Autre parenthèse pour souligner la difficulté du monde militaire à se préparer. L’entrainement et la simulation est une chose mais la réalité des combats est toujours différentes. La participation à des combats est toujours un plus : mais il est difficile de provoquer des combats pour s’aguerrir. A titre d’illustration je renvoi à l’article http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/03/sur-les-plages.html. Il fait état du constat que les officiers français ne sont pas « mis sur le terrain »).

 

La confédération était esclavagiste et en cela elle était dans l’erreur sur tous les plans (moral bien sûr, mais aussi historique, économique, philosophique et politique). Les puissances avaient déjà aboli l’esclavage. Cela constituait une divergence majeure. Pour autant, l’Histoire regorge d’exemples où les états s’allient avec d’autres qui sont fortement opposés à leur conception de la conduite des affaires (la IIIème république française et l’empire russe par exemple). Donc cette raison ne me semble pas être la principale.

En fait, l’appel aux puissances étrangères pose le problème de l’identification de ces puissances. J’en ai cité 2. Mais en 1860, il y a aussi les états allemands. Il existe aussi une rivalité franco britannique. Qui serait intervenu ? Il y avait peu de chance que les puissances interviennent de concert. Il s’ensuivait donc le risque de transférer le conflit en Europe.  Royaume uni et France n’on pas vu alors leur intérêt commun de miner la croissance des USA. C’était le moment ou jamais.

 

La confédération esclavagiste était donc « dans le mauvais camp ». Il faut quand même reconnaître que sur bien d’autres points (le courage, la motivation, l’efficacité,…), ils n’étaient pas forcément du « mauvais coté ». Il me semble que cela vaut le coup de s’arrêter sur la notion du « droit des états au sein d’une confédération ». L’issue de la guerre a conduit à une réduction de ces droits aux états unis d’Amérique. Le pouvoir fédéral a été renforcé. Tout cela s’est effectué au détriment d’une « bonne gestion locale » et de la démocratie. Qui plus est, il parait maintenant impossible à un ou plusieurs des états américains d’envisager une sortie de l’union. Cette situation américaine est une « expérimentation grandeur nature ». Si je reviens à notre cadre européen, ces questions et ces savoirs me semblent indispensables pour poser le problème.

-          Comment situe-t-on l’union européenne par rapport à la fédération US ?

-          Quelle marge de manœuvre laisse-t-on aux états ?

-          Comment se passerait la « sortie d’un état » de l’union ?

-          Comment palier au déficit démocratique des fédérations ?

Il est démontré que le traité de constitution européenne ne répondait pas à ces questions, que les élites de la convention qui ont pondu ce traité n’ont pas de vision sur ces questions. Pour ceux qui rêvent d’une fédération européenne, je les invite à tenter de répondre à ces interrogations.

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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 10:09

J’indiquais l’autre jour à mon fils qu’il n’y avait pas de moyen de restreindre directement la liberté de penser. En effet, chacun pensera toujours ce qu’il veut.

Cela me rappelle l’histoire de policier qui demande « qu’est-ce que tu en penses ? », l’autre qui répond « comme toi », « bon ben je t’arrête ».

Malgré cette boutade, personne n’est dans le cerveau d’autrui et en dépit des titres accrocheurs de certains organes de presse on n’est pas près d’y arriver.

 

Pourtant, j’ai mis le mot « directement ». En effet, la liberté d’expression est une condition très importante de la « pensée ». On songe par exemple à 1984 et à la novlangue qui restreint l’étendu de ce qui est pensable ».

 

Je vais prendre un exemple plus personnel (et plus concret à mon avis). Je recherche la chouette d’or. Je consulte les sites (les forums) sur ce sujet. Ces forums ne m’apportent pas grand-chose sur le fond. Mais rien que le fait qu’ils existent, que je sache « qu’il y a quelque part des gens qui cherchent », change mon point de vue sur la question. Si j’étais le seul à chercher, je pourrais peut être me décourager, abandonner. Ce savoir (qu’il y en a d’autres) en lui-même est un aiguillon pour poursuivre.

Si l’on examine cela, on voit que ce n’est pas tant le fait de pouvoir lire du contenu qui importe en la matière mais le fait de pouvoir « lire », c'est-à-dire le fait que ce qui est lu « ait pu être dit ». Pour qu’il y ait de la valeur, ce qui « a pu être dit » ne doit pas être « officiellement approuvé par la pensée unique » mais un « libre témoignage » (en l’occurrence un témoignage du fait qu’ils cherchent). C’est donc l’hypothèse de libre expression de ce qui est lu qui importe.

 

A l’inverse, si je considère mon blog (celui que vous être en train de lire). Il est la matérialisation d’une libre expression (la mienne). Je ne saurais trop m’avancer sur l’intérêt que vous y trouver. J’ai déjà écrit que le fait d’être lu m’importe de façon secondaire. Ce qui m’importe c’est le fait d’être « potentiellement » lu. C'est-à-dire qu’un quidam à l’autre bout de la planète (qui a accès à internet, et qui lit le français) peut (théoriquement) bénéficier de ce que je publie. C’est cette potentialité qui fait la différence (avec un journal intime papier ou des travaux personnels).

 

Il n’y a sans doute rien d’étonnant dans ces considérations. Le langage n’est pas fait pour être utilisé par une seul personne, l’espèce humaine est très sociale (l’être humain est déficient s’il reste isolé).

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 10:06

Dans le milieu informatique, il est courant de parler de gestion « en mode projet ». Ceci ne recouvre pas toujours un concept clair et partagé. Je ne vais pas tenter ici de clarifier cela mais en examiner un aspect.

 

Le « mode projet » s’oppose à une « gestion courante ». Un projet, c’est avant tout un objectif que l’on est supposé atteindre dans un délai délimité. En faisant cela, on braque les projecteurs (et les moyens, les ressources,…) sur le thème du projet. Ce faisant, on laisse dans l’ombre « tout le reste ». 

 

Si je prends l’exemple d’un système informatique et les projets informatiques, la conséquence est qu’en dehors des changements apportés par les projets, ce système informatique évolue peu.

 

Si je prends l’exemple d’une organisation (une DSI et ses pratiques, ces processus par exemple), Agir un mode projet (ou en coup de poing, ou en task force,…), revient à masquer ce qui n’est pas inclut dans le périmètre du (ou des) projets. Il est supposé que les processus existant « continuent » de tourner (tel quel). En théorie, le projet est une évolution dans l’ensemble des processus existants (comme un projet informatique est une évolution des l’ensemble des applications existantes). Malheureusement, cette pratique tend à mépriser, réduire, faire apparaître « l’activité courante » comme quantité négligeable. Tout ceci va donc à l’encontre de l’intérêt de l’organisation (ce qui ne veut pas dire que cela n’avantage pas certains de ses membres).

 

A une toute autre échelle, on retrouve l’agitation de nos hommes politiques et du président de la république actuelle. On retrouve cette démarche « par coups ». J’estime que cette démarche est hautement néfaste (pour notre collectivité française, elle avantage sans doute N Sarkozy).

Elle est déséquilibrée car elle fait porter les ressources sur un seul secteur.

Elle est éphémère car le coup de projecteur saute sans arrêt d’un point à un autre et on n’agit pas dans la continuité.

Elle est couteuse car chaque « coup » consomme beaucoup de ressources.

Elle est incohérente car cette succession de « coups » s’effectue sans plan global.

Elle est inefficace. Ces dossiers se traitent dans la durée.

Elle est injuste. Elle valorise ceux qui se montrent qui « communiquent » au détriment de ceux qui agissent.

Elle est futile car les choix sont « le fait du prince » et ne correspond pas aux besoins véritables.

 

Je pointe ici la démarche de N Sarkozy. Ce serait trop simple si cela ne venait que de lui. Ce sont des pratiques fortement répandus. Elles proviennent de la prééminence de la médiatisation (ce qui compte c’est le sujet d’actualité et pas le dossier de fond). Je constate que ces démarches ont toujours existées mais qu’elles étaient historiquement équilibrées, compensées par un « soucis du fond ». Depuis quelques années (une dizaine d’années en France, plus aux USA, moins ailleurs peut être), cet équilibre n’existe plus. Quand on y reviendra il sera peut être trop tard.

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 13:45

On évoque souvent une distinction entre « science dure » et « science molle ». Parfois l’opposition est entre « sciences physiques » et « sciences humaines ». Cela peut être aussi entre « sciences mathématiques » et « sciences qualitatives ». On ne peut pas dire que tout cela soit très heureux.

 

Ce qui est en jeu, c’est la force de « vérité » de ces « sciences ». C’est loin d’être anodin. On peut même convenir que c’est très important. On peut convenir aussi que tout ce qui se dit dans les écrits scientifiques n’ont pas la même force de vérité.

 

Tout d’abord, il m’apparaît que plutôt que de qualifier un corpus tout entier « la science physique », il vaudrait mieux qualifier des énoncés scientifiques. Ainsi malgré la « rigueur » de la physique, il existe sans doute des énoncés physiques moins « porteurs de vrai » que des énoncés de sociologie.

 

Je reviens à 2 idées déjà évoquées dans ce blog.

La première est que cette force de vérité n’est pas en « tout ou rien ». Il y a une graduation. A ce jour, il manque l’échelle de graduation.

La seconde, c’est que la force de vérité vient avec la mathématisation. En considérant que les mathématiques ne s’occupent que de concepts abstrait (non réels) et donc peuvent prétendre à des « vérités tautologiques », on voit que les mathématiques sont l’outil pour « certifier » la « production des autres sciences ». Les mathématiques peuvent aussi traiter le qualitatif. Les mathématiques sont un domaine de connaissance infini. Leur développement, pourtant considérable, ne correspond peut être pas au besoin de certaines sciences. Ce n’est pas une excuse pour ne pas tenter de « mathématiser » les productions d’une science. Il s’ensuit que les énoncés qui esquivent la rigueur mathématique sont nécessairement faibles en vérité.

 

Contrairement aux mathématiques (qui ne s’occupent pas du monde), les (autres) sciences « parlent du monde » (je ne vois aucune exception). Elle cherche des « vérités » sur ce monde (selon l’aspect qu’elles traitent).

Justement, si l’on parle du monde, il y a nécessairement une contrainte : un « principe de réalité ». Cherchons à préciser cela.

Il se passe dans le monde des événements dont nous (êtres humains) sommes les témoins. Un science qui parle du monde parle d’une partie de ces événements. Le principe de réalité c’est que ce que l’on constate sur ces événements est en accord avec ce qu’en dit la science. Ce principe de réalité inclut donc l’observation, l’expérience, les mesures, … 

Examinons les conséquences.

1 Une science qui ne tient pas compte de la réalité est suspecte de « non vérité ».

2 Une science dont les « dires » sont en contradiction avec les témoignages réels est affaiblie.

3 Tout ce qui a traite à ce « témoignage de la réalité » est un champ scientifique à part entière. Il importe en effet que ce témoignage soit fiable. Cette partie ne relève pas complètement de la science « mesurée ». Celle-ci doit définir les concepts à suivre, mais le protocole et les instruments de « mesures » relèvent d’autres champs scientifiques. Il y a là un autre mode d’interaction entre les sciences (si l’instrument de mesure est déficient, les valeurs qu’il donne sont fausses, et la vérification qu’il apporte est caduque).   

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 13:40

http://bruxelles2.over-blog.com/article-25677939.html

 

Sur cet excellent blog, on trouve une référence à une proposition de conclusion du sommet de l’UE. Cela signifie que la conclusion est pré rédigée avant que la discussion ne commence !

 

Revenons sur cette situation apparemment absurde.

 

Tour d’abord, du point de vue des « secrétaires », il est indispensable de « préparer le travail de rédaction ». Il serait impossible de produire le document de conclusion dans la foulée du sommet. Il faut donc pré mâcher le travail.

 

Plus insidieusement, les véritables discussions ont lieu bien en amont du sommet. C'est-à-dire que le paradoxe n’est qu’apparent. La conclusion n’est pas rédigée avant que cela commence mais juste avant la fin. Les sommets sont des agitations médiatiques pour amuser les foules. Il y a décision définitive, éventuellement coup de théâtre de dernière minute.

On peut se demander qui sont les sherpas qui « font le boulot » auparavant. Il est fortement probable que ce ne sont pas des personnes élus. Ils n’ont à rendre compte qu’à leur chef et en aucun cas aux peuples et autres concepts démocratiques.

 

Evidemment toute cela n’est décrit dans aucune procédure, dans aucun traité européen, dans aucun « guide pour savoir qui commande en Europe ».

 

En dehors de la situation européenne, je constate que ce type de « dérive » se retrouve fréquemment. Par exemple dans les instances de « pilotage » des projets au sein d’une grande entreprise. La méthode ou autre description de processus ou de procédures évoquent l’existence de comité : par exemple un comité de pilotage de projet. On pourrait s’attendre qu’à chaque réunion (par exemple mensuel), les gens qui assistent à ce comité pilotent le projet. C'est-à-dire qu’il prennent connaissance de la situation, qu’il débattent et qu’ils décident. C’est une vision bien naïve. Tout cela est préparé par des contacts informels à l’avance. En effet, attendre ce comité pour « prendre connaissance de la situation », c’est devoir comprendre et réagir en temps réel (ce que ne savent pas faire ces directeurs). Pire, il est hors de question de débattre, c'est-à-dire de montrer un désaccord ou un conflit. Pour cela il faut envoyer ses troupes. Enfin, la seule chose que ces gens savent décider c’est du restaurant dans lequel ils vont manger.

 

Vous ne vous étonnerez pas que j’aspire à faire partie de ce club de pilotes.

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 13:37

Une amie s’étonnait récemment que ses interlocuteurs ne reconnaissent pas leur erreur. Je me suis étonné de son étonnement.

 

Posons le thème.

 

Tout un chacun est amené à faire ou dire des choses de façon permanente.

L’erreur est universel, il existe une fraction non négligeable d’erreur dans cet ensemble.

On supposera que ces erreurs font (quasiment) l’unanimité. Ce sont bien de erreurs et non des divergences de point de vue.

 

Pour le « fautif », il y a alors plusieurs situations :

1 Il ne s’aperçoit pas qu’il a fait une erreur.

2 Il s’aperçoit qu’il a fait une erreur et il ne le reconnaît pas du tout.

3 Il s’aperçoit qu’il a fait une erreur et il le reconnaît « en lui-même » mais ne l’avoue à personne.

4 Il s’aperçoit qu’il a fait une erreur et il le reconnaît en « privé » (en tête à tête à un tout petit nombre de personnes).

5 Il s’aperçoit qu’il a fait une erreur et il le reconnaît publiquement.

6 Il s’aperçoit qu’il fait une erreur et il le clame partout (« c’est ma faute ; ma très grande faute,…).

 

Le cas 6 est évidemment exceptionnel. On peut supposer que s’il le fait c’est pour en tirer un avantage (au moins une absolution).

Le cas 5 est très rare. Cela peut arriver lorsque qu’un groupe (une équipe) est dans une impasse du fait de l’erreur. On peut « sortir par le haut » en rebondissant sur l’erreur pour donner une nouvelle orientation.

Le cas 4 existe mais est loin d’être le plus courant.

Le cas 3 me semble fréquent. Personne n’a intérêt à tendre la bâton pour se faire battre. Il passera à la situation 4 s’il est forcé.

Le cas 2 peut sembler paradoxal. Il me semble qu’il survient. Le « fautif » n’a pas envie de prendre pleinement conscience de cette erreur. Il la laisse dans un flou miséricordieux. Après tout, ce n’est pas sa faute, il a des excuses, ce n’était pas si grave…

Le cas 1 me semble le plus intéressant. Contrairement au préjugé de mon amie, je pense que ce cas est assez fréquent. En fait, s’il ne ressent pas une conséquence de l’erreur, il ne passe même pas au cas 2. Quand à le faire passer au cas 3 ou plus, il faudra une force de persuasion digne de l’inquisition.

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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 14:45

J’ai trouvé sur rue89 un document provenant de Julien Coupat (revue Tiqqun). On peut estimer que c’est un authentique « révolutionnaire de société ». Pourtant, je suis frappé du conservatisme du style et du fons de cet écrit.

 

On peut considérer que lorsque l’on écrit quelquechose, on se trouve (entre autre mais c’est celle qui me semblent pertinentes) dans 2 catégories de situation : soit on « sait » et on veut « convaincre » (convertir, enrôler,….) soit on « cherche ». La situation humaine ne se réduit pas à ces 2 cas : on peut par exemple « faire de la littérature »,  « lécher les bottes ou autre chose »… Mais un article « de fond » se ramène généralement à cela : soi on ne sait pas et on cherche, soit on sait et on veut « imposer ce savoir aux autres».

 

La quasi-totalité de ce que j’écris est dans la situation de recherche. Le style s’en ressent. C’est difficile d’employer sans arrêt le conditionnel, d’introduire des « si », des « peut être », des « il semble »… Je crois à l’intérêt de ce « tâtonnement ».

 

Le document de Julien Coupat ne correspond pas à cela. Il n’expose que des certitudes. Bref, « Julien Coupat croyait savoir ». Nous sommes alors dans l’autre cas. A quoi bon écrire ce que l’on sait ? Je suppose que c’est pour faire partager cette vérité. Et c’est là que le style me semble inapproprié. Les phrases sont longues, le contenu est confus, presque hermétique. Il n’y a pas d’appels aux sentiments. Bref, il apparaît inefficace vis-à-vis de ce but de partage.

Si l’on veut convaincre intellectuellement, il vaut mieux être clair, concis précis. C’est une tache très difficile.

Si l’on veut séduire, il faut être beau, faire appel à l’imagination ou à l’émotion. C'est-à-dire ne pas parler du fond mais du lecteur. C’est la pratique courante.

Si  l’on veut enrôler, il faut des mots d’ordres simple.

 

Cette inefficacité n’est pas l’apanage de Julien Coupat. En fait, elle est plutôt assez générale. C’est plutôt un étonnement (une déception ?) de retrouver cela en dehors du cadre conservateur de l’édition classique.

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