Avec « l’actualité du conflit Israël Palestine », on a l’impression que l’on ne vieillit pas. Depuis que j’ai « l’âge de raison », il me semble que ce conflit est la toile de fond de l’actualité. Bon, c’est vrai, mon point de vue sur le sujet a évolué.
Tout d’abord, je dois précisé que je ne me sens « concerné au premier chef » par ce sujet et je ne l’ai jamais été.
Au début (année 70), je me souviens que dans les informations françaises, les gentils étaient les israéliens. Ils étaient entourés de méchants arabes qui étaient bien supérieurs en nombre.
Vers la fin des années 90, les médias français avaient plutôt basculés : Israël aime la guerre. Elle ne veut pas conclure la Paix. C’est un pays surarmé. Les palestiniens sont sans défenses. Israël est encore expansionniste.
Et mon point de vue à moi ?
Difficile de s’affranchir totalement de ce que nous abreuve ces médias.
Tout d’abord, je constate qu’il s’agit d’un conflit « sur représenté ». Il y a de par le monde de nombreux conflits plus meurtriers qui font moins l’actualité.
Ensuite, ce conflit pose des questions sur la nature de ce qu’est un « Etat » ou bien ce qu’est la nationalité. Ainsi, pourquoi les palestiniens ne peuvent ils pas créer leur Etat ? Ou bien Israël est il ce pays d’arpatheid pour les juifs ?
Je n’ai pas les réponses à cela.
Parmi les « non dits » de l’affaire, il y a la mauvaise conscience européenne et l’extermination de la seconde guerre mondiale. Il est probable que pour certains européens, cet état d’Israël est une compensation offerte aux juifs. Cela n’est jamais dit ainsi, mais je me souviens que la défense de la politique d’Israël fait souvent appel à cette mémoire. D’ailleurs, l’une des justifications du sionisme (qui date de bien avant 1940) est d’offrir un lieu de « protection » pour les juifs. Cela n’est jamais dit et c’est sans doute une mauvaise raison : en effet, ce serait aux européens de « sacrifier » un morceau de territoire pour cet état juif.
Il y a d’ailleurs des situations étranges. Ainsi le football israélien fait partie de l’UEFA. C’est le cas d’autre sports ou activités. En quelque sorte Israël est « européen » au mépris de la géographie. Je n’en ai pas l’explication. L’état juif européen évoqué au chapitre précédent serait alors pleinement européen.
Si je tente de « me mettre à la place » d’un palestinien, c'est-à-dire d’une personne dont les ancêtres récents habitaient cette région (même sous domination ottomane), il est clair que j’aurais un sentiment de spoliation. Le fait de me faire éjecter de ma terre, de me traiter en « sous homme » ne me conduirait pas à approuver Israël. Mon tempérament ne me conduirait peut être pas à la lutte armée. Mais si, en plus je n’ai aucune perspective (ni de développement économique ni d’émigration) et que je doive vivre dans une prison à ciel ouvert, je pense que ma bonhommie aurait trouvé ses limites.
Mon point de vue est donc qu’Israël est « le méchant ». Moralement (et juridiquement) sa position est indéfendable. Ceci étant dit, il faut se rappeler que la morale n’a jamais été le moteur principal de l’Histoire. Je ne suis pas palestinien mais français. La question est donc quel est mon intérêt (en l’occurrence celui de la collectivité française puisque je n’ai pas d’intérêt privé) dans l’affaire ?
Je ne trouve pas la réponse dans les informations.
Au final, il est consternant de constater l’inefficacité de « l’Information » : tous ces moyens dépensés depuis plus de 50 ans pour que je sois toujours aussi mal renseigné (ou autant manipulé).